La sécheresse continue de gagner du terrain en France. Alors que 54 départements appliquent des mesures de limitation d’usage de l’eau, le ministre de l’Agriculture est sur tous les fronts cette semaine.
Lundi après-midi, Bruno Le Maire doit recevoir "tous les préfets pour regarder au cas par cas, région par région, département par département, où sont les besoins, quels sont les risques les plus importants" du fait de la sécheresse. Mardi, il continuera ses consultations en accueillant les représentants des banques, des assurances et des mutuelles. Il a notamment émis le souhaite que les banques "puissent prendre des engagements financiers". Enfin, ce sera le tour des producteurs, industriels et distributeurs.
Le ministre de l'Agriculture a plaidé lundi lors d’un déplacement dans une exploitation de Seine-et-Marne pour une "solidarité à tous les niveaux" face à la sécheresse, qu'il a qualifiée de "nouvelle calamité pour l'agriculture française". Et d’insister : "il faut que les céréaliers fournissent de la paille aux éleveurs pour nourrir leurs bêtes, c'est la priorité car certains éleveurs sont obligés d'en tuer". A ce sujet, il a demandé une "garantie du prix" ne souhaitant pas "voir de spéculation sur la paille, ce n'est pas 30 euros, 40 euros ou 60 euros la tonne mais 25 euros la tonne".
Il n’y aura pas d’impôt sécheresse
Bruno Le Maire s’est également dit défavorable à l’instauration d’un "impôt sécheresse" comparable à celui décidé lors de la canicule de l'été 1976. "D'abord parce que les Français ont suffisamment d'impôts à payer, et ensuite parce qu'on peut imaginer d'autres formes de solidarité", a-t-il expliqué.
"Ce que l'on en tire aujourd'hui, c'est des problèmes de trésorerie. On va y répondre. Les problèmes d'alimentation, on va y répondre également, mais c'est aussi des problèmes très profonds" sur l'avenir des agriculteurs, a précisé le ministre.
Pour solution : la création d’un groupe sur l’élevage
Comme première action, Bruno Le Maire a demandé à la Commission européenne la création "très rapidement" d'un "groupe à haut niveau sur l'élevage en Europe" pour identifier "les mesures structurelles qu'il faut prendre pour garder un élevage en Europe". Objectif : "avoir des conclusions et des propositions" qui seraient discutées en juillet par les ministres de l'Agriculture des 27 pays de l'Union européenne, a-t-il précisé.
D’après le commissaire européen en charge de l'Agriculture, Dacian Ciolos, il devra élaborer d'ici fin juin des propositions sur la crise qui affecte les éleveurs bovins.