Seine-Saint-Denis : plus d'enfants juifs dans les écoles publiques ?

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Jean-Sébastien Soldaïni et Fabienne Cosnay , modifié à
FACT-CHECKING - C'est ce qu'a affirmé lundi sur Europe 1 le grand rabbin de France. La réalité est un peu plus complexe.

L'affirmation. "Il y a des villes en France où l'on ne peut plus habiter tranquillement (…) Comme le dit Luc Ferry, ancien ministre de l'Education nationale, il n'y a pratiquement plus aucun enfant juif dans les écoles publiques de Seine-Saint-Denis". Cette phrase a été prononcée lundi matin sur Europe 1 par le grand rabbin de France Haïm Korsia. Une illustration, selon lui, du malaise et de la peur ressentis par certains parents face à la multiplication des insultes antisémites.

Le passage est à 7'52 :

Korsia : "Je comprends que certains se posent...par Europe1fr

Davantage d'enfants dans le privé. S'il est impossible d'affirmer qu'il n'y a plus d'enfants juifs dans les écoles publiques du 93, on peut en revanche noter une tendance des parents à inscrire leurs enfants dans les établissements privés juifs. Il y a dix ans, le département de Seine-Saint-Denis comptait trois institutions de ce type. Contre huit écoles privées aujourd'hui. La demande est donc là. Haya, directrice de l'école privée d'Aubervilliers, explique à Europe 1 que "les effectifs ont augmenté de 20% ces deux dernières années, malgré le fait que des enfants sont partis faire "l'alyah".

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Une religion cachée. Sammy Ghozlan, le président de l'association des juifs de Seine-Saint-Denis, assure de son côté que les écoles publiques ne sont pas désertées. Mais il a remarqué une chose : certains élèves juifs scolarisés dans le public préfèrent cacher leur religion.

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Des inscriptions dans les écoles catholiques. Plus surprenant, par manque de place dans les écoles privées juives, certains parents décident d'inscrire leurs enfants dans les écoles privées catholiques du département. "Près de deux tiers des effectifs sont constitués d'enfants de la communauté juive", affirme le président de l'association des juifs de Seine-Saint-Denis, qui explique ce choix des parents par la recherche "d'une forme de sécurité".