Ils ont défilé pour exprimer leur "ras-le-bol" des "zadistes". Trois semaines après la mort du jeune écologiste Rémi Fraisse, plusieurs milliers de manifestants ont participé à un rassemblent samedi à Albi, à l'appel notamment de la FNSEA, pour exiger le maintien du projet de barrage de Sivens, dans le Tarn. Ils étaient 2.200 selon l'évaluation de la police et 5.000 selon les organisateurs, à participer à ce défilé pendant près de trois heures. La manifestation s'est dispersée sans incident vers 17h30.
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Une première grande manifestation en faveur du barrage. Les agriculteurs du syndicat majoritaire FNSEA, rejoints par la Coordination rurale, ont obtenu le soutien de nombreux élus locaux, du PS à l'UMP, pour la première grande manifestation en faveur du projet de retenue d'eau, vivement contesté depuis des mois. Les manifestants ont défilé derrière une banderole résumant leur principale revendication: "laissez-nous décider de l'avenir de nos terres".
Au-delà du soutien au projet de retenue de Sivens, destinée en particulier à alimenter en eau les exploitants agricoles de la vallée du Tescou, les organisateurs, syndicats agricoles et élus, ont fait de cette manifestation un plaidoyer "pour le respect des décisions des élus", contre "les occupants illégaux" du site de Sivens, sur la commune de L'Isle-sur-Tarn.
Le chantier est occupé par plus d'une centaine d'opposants au projet, en majorité des jeunes gens qui s'appellent eux-mêmes "zadistes" parce qu'ils y ont créé une "zone à défendre" (ZAD). Ils refusent de quitter les lieux tant que le projet de barrage-réservoir sur 34 hectares n'aura pas été abandonné.
Un décalage entre Tarnais et Zadistes. Sur la principale place d'Albi, élus et responsables syndicaux ont tous contesté cette occupation illégale du site. "Je suis très heureux du panel d'élus présents" a indiqué Philippe Jougla, président de la FDSEA du Tarn, voyant au premier rang du cortège le député UDI de Castres Philippe Folliot, le député PS de la circonscription Jacques Valax, ou les maires DVD de Castres Pascal Bugis et de Lisle-sur-Tarn, Marilyn Lherm.
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"Il faut que l'Etat entende que les Tarnais veulent vivre au pays, être respectés et respecter tout le monde", a expliqué la maire de Lisle-sur-Tarn. "Avec les ‘zadistes’, c'est très compliqué quand on empiète sur le domaine privé... Et puis il n'y a pas que des Tarnais" parmi eux, a ajouté Marilyn Lherm. Pour Pascale Puybasset, de l'association de riverains "Vie Eau Tescou", ces jeunes "ne prennent pas en compte les aspirations des habitants".
Ne pas céder face à "une poignée" d’antis. Les syndicalistes agricoles du Tarn ont assuré que "si on cède face à cette poignée, après Sivens on ne pourra plus mettre en œuvre aucun projet". Le sénateur du Tarn Philippe Bonnecarrère (DVD) a surenchéri en estimant que "cela n'aura plus de fin ces zones à défendre (ZAD) contre les pouvoirs publics".
Quant au député socialiste Jacques Valax, qui a salué la mémoire de Rémi Fraisse, il s'est attiré une ovation en dénonçant la "désinformation pratiquée par des écolos en mal de crédibilité politique qui dénoncent un projet monstrueux, alors que la retenue, - évitons de parler de barrage - , n'est pas plus grande que 12 terrains de football, mais est indispensable à la vie écologique et économique de la vallée".
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Pour un "projet amélioré". Philippe Bonnecarrère et Jacques Valax ont clairement souligné leur objectif : le "projet amélioré doit se faire". Le 4 novembre, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal avait lancé un processus de négociations, en souhaitant que des "solutions alternatives" au projet actuel de barrage soient trouvées d'ici la fin de l'année.
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Ce projet, contesté depuis plusieurs années par des associations de défense de l'environnement, est porté par le conseil général et son président socialiste Thierry Carcenac. Les écologistes avaient vivement dénoncé vendredi dans un communiqué l'appel des maires à la manifestation, tout comme le Front de Gauche. Réaffirmant que "ce barrage est un mauvais projet", le président du groupe écologiste au conseil régional, Guillaume Cros, avait décrit les occupants du site de Sivens comme "profondément écologistes et pacifistes".