Ces petites pilules roses, en forme de bouclier et frappées du logo "Superman", se répandent dans de nombreux pays d’Europe. Aux Pays-Bas, en Espagne, elles circulent depuis quelques semaines. Au Royaume-Uni, ces cachets d’ecstasy particulièrement dangereux auraient déjà causé la mort de quatre personnes. En Belgique et dans le Nord de la France, elles se revendent également sous le manteau, principalement dans les soirées électro.
La Belgique particulièrement inquiète. L’Institut scientifique de santé publique (ISSP) belge a publié un communiqué le week-end dernier, s’alarmant de ce nouveau phénomène. Il insiste sur les dangers associés à cette nouvelle pilule, qui contiendrait notamment une substance mortelle, la para-éthoxyméthamphétamine, plus connue sous l’abréviation PMMA.
Des cachets difficiles à différencier de la MDMA.Dans son communiqué, l’ISSP belge alerte sur une ressemblance qui peut être extrêmement dommageable : "il existe sur le marché des pilules pratiquement identiques mais qui renferment une dose élevée de la substance active moins toxique MDMA (methylènedioxyméthamphétamine), présente dans les pilules d’ecstasy ‘normales’. Il est donc impossible de faire visuellement la différence entre les pilules PMMA et MDMA".
Un effet à retardement très dangereux. Autre problème, les effets recherchés par les personnes qui prennent ce genre de pilules seraient très tardifs avec les cachets "Superman". "Les consommateurs peuvent penser avoir pris une dose faible de MDMA et dès lors ingérer plusieurs pilules", prévient l’ISSP. "Des heures après avoir avalé ces pilules, des troubles physiques graves comme une augmentation du rythme cardiaque et une hausse très forte de la température corporelle peuvent survenir. Dans de nombreux cas, ces troubles peuvent se solder par un décès".
Selon une étude publiée en décembre dernier par Métro, la proportion de jeunes qui consomment de la drogue dans ces soirées électro est très importante. Et pour cause, selon ce sondage mené par des associations lilloises et belges spécialisées dans la prévention des risques en milieu festif, une personne sur deux aurait déjà pris de la cocaïne et 65% de l’ecstasy.