Les étudiants étaient pessimistes après les réserves émises par le ministre de l'Economie, François Baroin, cet été. Mais après quelques semaines de suspense, le ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, a tranché : il y aura bien un 10ème mois de bourse complet, contre 9 mois et demi jusqu’à présent. "Les versements commenceront dès la première quinzaine de septembre", a annoncé jeudi le ministre dans un entretien à 20 minutes, en ajoutant "s'être beaucoup battu sur le sujet, avec l'appui de Nicolas Sarkozy et de François Fillon". 565.000 étudiants boursiers sont concernés.
"Une bonne nouvelle pour les étudiants"
Une décision saluée par les associations. "C’est une bonne nouvelle pour les étudiants pour cette rentrée qu’on annonçait difficile", se félicite Philippe Loup, président de la FAGE, Fédération des Associations Générales Étudiantes.
Interrogé par Europe 1, celui-ci rappelle l’injustice que représente le système actuel. "Aujourd’hui, les bourses ne correspondent pas au nombre de mois étudiés, donc il y a un mois de bourse qui est aujourd’hui non provisionné. Ce mois-là, qu’on appelle le mois de carence, est une difficulté à traverser pour les étudiants", explique le président du second organisme étudiant le plus influent.
Une annonce d’autant plus rassurante que la rentrée représente un moment difficile pour les étudiants. "Nous évaluons le coût de la rentrée à plus de 2.300 euros. C’est une barrière difficile à franchir pour les étudiants boursiers mais aussi pour les étudiants des classes moyennes, qui eux ne reçoivent pas d’aide. Donc il y a plusieurs choses à faire pour ces étudiants-là. Le premier pas a été franchi avec le versement du 10e mois de bourse", prend acte Philippe Loup.
"C’est assez conséquent"
Et du côté des étudiants, c’est le soulagement. "Je vais toucher 150 euros. Pour un budget étudiant, c’est assez conséquent (…). Surtout en début d’année, on a tous les frais universitaires à avancer de nous-mêmes", raconte à Europe 1 Doriana, étudiante en cinéma à la Sorbonne Nouvelle. "Très concrètement, c’est déjà les frais d’inscription à l’université que je vais pouvoir avancer de moi-même. Ça va éviter que mes parents avancent pour moi mes études", ajoute-t-elle.
Le 10e mois de bourse, mesure estimée à environ 160 millions d'euros par an, est une revendication de longue date des organisations étudiantes, en particulier la première d'entre elles, l'Unef.