Ils veulent protester contre ce qu'ils qualifient de "licenciements boursiers". Les syndicats (CGT, la CFDT, FO et la CGC) ont appelé tous les salariés de Coca-France à une journée de grève vendredi, selon les informations d'Europe 1.
Le dernier plan de restructuration annoncé il y a un mois n'a toujours pas été digéré par les salariés puisqu'il prévoit 170 suppressions de postes en France -principalement dans le secteur commercial et marketing- sur les 2.800 salariés. Vendredi les chaines devraient s'arrêter dans les cinq usines de l'hexagone ainsi que dans les sept directions régionales commerciales.
"On présume qu'il y aura peut-être le double dans peu de temps. Donc ce mouvement est pour dire à Coca-Cola d'arrêter de licencier pour les finances. Ce sont des licenciements boursiers pour nos actionnaires", explique Dominique Ciavaldini, secrétaire CGT, interrogé par Europe 1. "Qu'attend ce gouvernement de gauche pour faire une loi ? ", ajoute ce responsable syndical.
"J'ai honte de travailler dans cette société"
Alors que le groupe a affiché une progression de 8% de son bénéfice net au troisième trimestre, à 2,2 milliards d'euros, les salariés sont dans l'incompréhension. C'est le cas de Noëlle. Elle va fêter ses quarante ans au sein de l'entreprise mais elle n'a pas le cœur à la fête. Elle a déjà subi un plan de restructuration en Lorraine avec l'obligation de déménager. Pour l'instant, l'usine des Pennes-Mirabeau, dans les Bouches-du-Rhône, n'est pas menacée mais cette salariée est remontée contre la politique actuelle de la direction.
"J'étais contente de travailler chez Coca-Cola. C'était une grande famille mais aujourd'hui, j'ai honte de travailler dans cette société. On a touché des primes d'intéressement et de participation. Il ne faut pas cracher dans la soupe mais demain on ne sera plus dans cette politique", assure cette salarié au micro d'Europe 1. "Ils gagnent de l'argent mais les actionnaires n'en n'ont jamais assez", déplore-t-elle.
"On avance dans le brouillard"
Atef travaille lui sur la plate-forme de Vitrolles qui affiche également des bénéfices. Pourtant son poste est menacé. "On connaît la couleur, le nombre de postes qui vont être supprimés mais on ne sait pas géographiquement et nominativement qui sera impacté . On avance dans le brouillard et on se bat pour avoir ces réponses mais on ne les a pas", regrette-t-il.
Malgré un chiffre d'affaires sur l'année 2011 qui avoisine les 8 milliards de dollars, le groupe explique, de son côté, qu'il faut en permanence répondre aux transformations du marché pour plus de compétitivité.