Klaxons, fumigènes et pétards en plein centre-ville de Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais. Ce samedi après-midi, agriculteurs de la Coordination rurale et pêcheurs ont défilé côte à côte dans le but de dénoncer le "diktat de Bruxelles", à savoir les normes - trop nombreuses disent-ils - qui pèsent sur leurs professions.
Dans le cortège, 120 tracteurs, 200 agriculteurs et une trentaine de pêcheurs, tous mobilisés pour exprimer leur ras-le-bol. Jérémy Margollé, marin pêcheur, dénonce les prix plancher. "Un kilo de merlan, on vend ça 1 euro ou 1,20 euro. Sur l'étal, vous retrouvez ça à 10 euros. On marche sur la tête ! Nous, ça nous empêche de vivre. Quand on voit qu'on n'est même pas au tarif d'un litre de gasoil, à un moment donné, ça ne va pas", peste-t-il.
"On a un président qui ferme les yeux, qui endort les gens"
La filière pêche est même menacée de disparition, ajoute Jérémy Margollé. Trop de contraintes administratives, trop de normes européennes et des annonces du gouvernement qui ne suffisent pas, déplore Freddy Fourcroy, agriculteur. "Ce sont des broutilles. Nous, ce que l'on veut, c'est du concret. Aujourd'hui, tout est relié à Bruxelles, mais il faut que ça bouge. On a un président qui ferme les yeux, qui endort les gens. C'est la même chose qu'avec les gilets jaunes. Ça fait des mois que ça dure et il n'y a rien".
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"On ne lâchera pas", conclut, en fin de manifestation, un porte-parole de la Coordination rurale. "Rien ne nous arrêtera tant qu'on n'aura pas de réponses de Bruxelles", promettent-ils. Rien, ni les prochaines élections européennes, ni les Jeux olympiques de Paris-2024.