À Gravelines, les habitants se sont habitués à la présence de l'imposante centrale nucléaire.
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Carole Ferry, édité par Margaux Baralon , modifié à
La vie à proximité des réacteurs nucléaires n'inquiète pas vraiment les habitants de Gravelines, qui constatent surtout des retombées financières intéressantes.
REPORTAGE

Frédéric vit dans le nord de Gravelines, dans les Hauts-de-France, avec son épouse et ses trois garçons. Dans leur pavillon typique d'ici en brique beiges, c'est l'heure du petit déjeuner. Chacun se prépare à partir à l'école, au collège, au travail. Une famille classique, à un petit détail près quand vous montez dans la salle de bain. "Là, on a des pastilles d'iode en cas de nécessité." Indispensable, alors que la maison est située à environ trois kilomètres à vol d'oiseau de la centrale nucléaire de Gravelines. La plus grande d'Europe, surnommée "la Géante" par les salariés d'EDF qui y travaillent. 

Une centrale impressionnante et des riverains habitués

"Personnellement, ça ne m'a jamais posé problème", évacue Frédéric. Quand il est arrivé ici, il y a 25 ans, le père de famille a bien trouvé cette centrale "impressionnante". Mais plus maintenant. "On se dit que c'est très grand, très imposant et puis on s'y habitue très vite. Ça fait partie de l'environnement" 

Pareil pour l'ado de la famille, Cylian, 15 ans. Quand vous lui parlez de la centrale nucléaire, ce n'est pas le risque qui lui vient en premier à l'esprit. "La centrale pour l'instant, ça ne fait pas partie de ma vie. Je vais peut-être travailler là-bas mais ça n'occupe qu'un petit coin de ma tête." Il faut dire qu'à Gravelines, tout le monde travaille ou connait quelqu'un qui travaille pour la centrale.

Des retombées financières qui compensent l'inquiétude

Bien sûr, la centrale se rappelle au bon souvenir des plus jeunes plusieurs fois par an, lors des exercices organisés par les établissements scolaires. Au collège par exemple, le proviseur Xavier Peenart en organise deux par année. "Il y a une sonnerie propre à l'établissement. Les élèves doivent se regrouper dans des salles affectées. Nous y avons de l'eau, des gobelets, du sucre et des jeux afin de les faire patienter", explique-t-il. "Le but c'est avant tout de les regrouper et de les compter, avant une éventuelle évacuation si l'ordre est donné par la préfecture."

En cas d'évacuation, tous les transporteurs de cars de la région peuvent être réquisitionnés. Car le vrai risque, c'est que les habitants tentent de fuir en voiture et s'enferment dans un embouteillage. Reste que cette perspective n'inquiète pas grand-monde dans les rues de Gravelines. Si des habitants ne sont pas particulièrement enthousiasmés par la perspective de vivre à côté d'un réacteur nucléaire, tous disent que les retombées financières de la centrale compensent largement. Avec 12.000 habitants, la commune compte 240 associations, un équipement sportif de 25.000 m² et même une piscine, avec un toboggan géant.