"On a 15 'lits Covid', dont 14 pris." Deux jours après les annonces du ministre de la Santé, Olivier Véran, qui ont notamment placé Marseille en zone "d'alerte maximale" de circulation du coronavirus, Nicolas Bruder dresse le bilan de la situation sanitaire dans la cité phocéenne. Invité d'Europe Matin ce vendredi, le chef de service de réanimation de l'hôpital de la Timone constate une "augmentation constante à la fois du nombre de malades hospitalisés et en réanimation depuis le mois de septembre".
Un seul "lit Covid" libre dans le service de réanimation de la Timone
"Dans mon service, où il y a 20 lits de réanimation, on a 15 'lits Covid', dont 14 pris", ajoute-t-il. Le service de Nicolas Bruder est donc "proche de la saturation, à la fois sur les patients atteints du Covid, mais aussi ceux victimes d'une autre pathologie". Car c'est une des grandes différences avec la première vague du printemps dernier qu'il pointe : il n'y a pas de confinement. Donc le service de réanimation de la Timone continue "à avoir une activité 'normale'" en plus de l'épidémie.
Mais, à l'instar de la décision prise jeudi par l'AP-HP (Hôpitaux de Paris) de déprogrammer jusqu'à 20% des opérations non-essentielles, cette "activité normale" risque de ne pas durer. "Si cela continue à augmenter, non seulement il faudra envisager [une mesure similaire], mais ce sera incontournable", confirme-t-il.
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"On ne peut pas laisser les choses évoluer comme ça sans rien faire"
Quant à savoir si la décision de fermer totalement les bars et restaurants de Marseille est justifiée, Nicolas Bruder botte en touche, arguant qu'il s'agit d'une décision "politique". Néanmoins, le spécialiste rappelle qu'"on ne peut pas laisser les choses évoluer comme ça sans rien faire". "Si la situation perdure pendant deux ou trois semaines au même rythme, ça va devenir ingérable." À l'inverse, si "tout le monde fait attention, l'épidémie va régresser et on pourra lever les fermetures des bars et des restaurants qui sont un peu discriminatoires".