Une marche blanche est partie du Vieux-Port de Marseille, mardi soir, en hommage aux victimes des règlements de comptes et contre la violence liée au trafic de drogue. Cette initiative intervient alors que le chef de l'État débute mercredi une visite de trois jours dans la ville provençale. Emmanuel Macron va annoncer un plan à plusieurs milliards d'euros pour tenter de les problèmes inhérents à la deuxième ville de France.
Le rejet de "plans qui viennent de Paris"
Mardi, en début de soirée, le cortège s'est dirigé vers la préfecture, l'occasion de mettre un coup de pression à moins de 24 heures de l'arrivée du chef de l'État. "C'est un très, très grand signal de détresse" émis par les habitants, alerte Amini Kessaci, l'organisateur de cette marche blanche. "On veut lui dire 'maintenant, stop, il faut arrêter de venir avec des plans qui nous viennent de Paris, des plans qui nous viennent de 3.000 km d'ici'. Le plan banlieue, on sait tous ce que ça a donné. Le plan antidrogue, on sait tous ce que ça a donné. Au contraire, avec tous ces plans, la situation est devenue de plus en plus dramatique et de plus en plus grave."
Amine Kessasi a récemment perdu son frère dans un règlement de comptes et il n'est pas le seul Marseillais à être endeuillé. La prière de tous ces Marseillais est que cette spirale de violence prenne fin. Même si certains, comme Baya, une mère de famille endeuillée, n'attendent rien du président Macron : "Je l'ai déjà crié une fois quand ils ont tué mon fils, 'arrêtez ce massacre, arrêtez !'. Il faudrait que ça s'arrête. Je le redis à tous les gens qui peuvent faire quelque chose, s'il vous plaît…"
"Macron s'en fout de nos vies"
La mère de famille endeuillée critique vertement les intentions supposées du président de la République : "Demain (mercredi, ndlr), il vient Macron, mais il vient seulement pour montrer sa tranche et après il va se tailler. Il s'en fout de nos vies."
Quinze personnes au total ont été tuées cette année dans ces règlements de comptes. Le maire de Marseille , Benoît Payan, a publiquement réclamé la création d'un parquet spécial et l'arrivée de 900 renforts de police. Pour contrer les procès en inaction instruits par une partie de la classe politique, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a affirmé qu'il n'y avait "aucune zone de non-droit sur le territoire de la République, à Marseille comme ailleurs". Le ministre de l'Intérieur ajoute avoir ordonné une importante opération anti-drogue aujourd'hui à la Cité des Flamants, à Marseille.