En Suède, on dresse les corbeaux pour ramasser les mégots dans les rues de Stockholm. En France, une start-up de Marseille s'apprête à lancer un nouvel outil ingénieux pour arriver au même objectif. L'entreprise appelée "Birds for change" fait travailler des corbeaux, des corneilles et des pies pour ramasser les déchets ! La start-up fabrique des poubelles intelligentes qui attirent les corvidés, et leur apprend à ramasser des canettes, du plastique et des mégots de cigarettes.
Des appareils ont déjà été installés en novembre, en région parisienne à Aubervilliers, dans le parc qui entoure les bureaux du groupe Icade. Et des collectivités s’intéressent au projet. À la rentrée de septembre, trois des plus grandes villes de France devraient installer quelques-unes de ces poubelles dans leurs rues.
Des oiseaux dotés d'une très grande intelligence
Si les corbeaux, les pies et les corneilles ont été choisis pour faire ce travail, c’est parce que ces oiseaux sont dotés d’une très grande intelligence. À chaque fois qu’ils déposent un déchet sur la plateforme de la poubelle, ils obtiennent une croquette. Et comprennent donc qu’il faut recommencer pour se voir à nouveau récompensé.
"Jusqu’à présent, les expériences permettaient uniquement d’apprendre aux oiseaux à récolter les déchets métalliques", explique Jules Mollaret, co-fondateur de l’entreprise au micro d'Europe 1. "Mais les déchets que l’on retrouve, c’est surtout du plastique, c’est le fléau de notre génération, donc il fallait une technologie capable d’identifier des bouts de plastique rapportés par un oiseau. Et on réussit à le faire grâce à l’intelligence artificielle", détaille-t-il.
"Si les oiseaux en sont capables, pourquoi pas nous ?"
Chaque corvidé peut ramasser une trentaine de déchets par jour. Mais il ne faut pas perdre de vue que n’importe quel humain pourrait réaliser ce travail en cinq minutes. L’objectif de "Birds for change" est donc de sensibiliser les gens à prendre soin de leur environnement. "Notre slogan, c'est 'Si les oiseaux en sont capables, pourquoi pas nous ?'", ajoute Jules Mollaret. "En fait, on se sert de ce côté électrochoc. On veut que les gens se disent : 'C’est plus facile d’apprendre aux oiseaux à ramasser des déchets, qu’aux êtres humains !'', insiste le cofondateur de la start-up marseillaise.
Jules Mollaret de poursuivre : "Notre but, c’est de pointer du doigt cette aberration, de faire parler du sujet avec des nouvelles méthodes, c’est notre grosse priorité", conclut-il. En France, près d’un million de tonnes d’ordures finissent hors des poubelles chaque année, dont pas moins de 30 milliards de mégots.