Jeudi, les écologistes ont été reçus à Matignon par le Premier ministre Michel Barnier. À l'issue de cette rencontre, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes, et d'autres représentants ont exprimé leurs inquiétudes sur les enjeux environnementaux et budgétaires. Les écologistes, tout en soulignant leurs désaccords avec la politique gouvernementale, ont insisté sur la nécessité de maintenir un dialogue ouvert avec l’exécutif. Cependant, les représentants écologistes n'ont pas reçu de réponse claire de la part du Premier ministre quant à savoir si ce dernier respecterait les votes du Parlement, laissant planer une incertitude sur la suite des événements.
Des "inquiétudes environnementales"
Lors de la rencontre, les écologistes ont fait part de leurs préoccupations sur les questions environnementales, un sujet qui, selon eux, suscite une vive inquiétude parmi les citoyens, les experts et les élus. Marine Tondelier a expliqué être venue pour partager "beaucoup d'inquiétudes", en particulier sur la gestion de la crise écologique et l'impact du budget de l'État sur les mesures environnementales.
Les écologistes ont notamment dénoncé ce qu'ils appellent "l'austérité écologique" du budget proposé par le gouvernement. Ils ont remis un document de 34 pages détaillant leurs critiques sur l'absence de financements suffisants pour répondre aux urgences climatiques. Les écologistes ont insisté sur l'importance de respecter les votes du Parlement, en particulier lorsqu'il s'agit d'amendements largement soutenus par différents groupes politiques, y compris ceux du bloc présidentiel. "Nous leur demandons de respecter le travail du Parlement et de constater quand il y a une majorité qui se fait", a déclaré Cyrielle Chatelain, exprimant son souhait que le gouvernement prenne en compte ces décisions.
Un budget critiqué pour ses coupes et son impact économique
Le budget de l'État proposé par le gouvernement a également été un point de discorde majeur. Cyrielle Chatelain, présidente des députés écologistes, a exprimé les "désaccords profonds" des écologistes face à ce projet de budget, qui inclut des coupes budgétaires importantes. Elle a notamment souligné la crainte d’un "aspect récessif pour l'économie" que pourrait provoquer ce budget, pointant du doigt les conséquences négatives pour la croissance et l'emploi.
La question du respect du travail parlementaire a également été au centre des discussions. Cyrielle Chatelain a rappelé que la commission des finances de l'Assemblée nationale avait déjà adopté plusieurs amendements, tels qu'une taxe sur les superdividendes, une remise en place de l’exit tax, ainsi qu'une contribution pérenne des plus hauts revenus. Ces amendements ont été soutenus par des majorités "larges", incluant des députés de diverses sensibilités politiques.
Un Premier ministre ouvert mais prudent
Marine Tondelier a noté que Michel Barnier s'était montré "ouvert" lors de la discussion, mais elle a également souligné qu’elle restait "pas dupe" quant à la véritable portée de cette ouverture. Le chef des sénateurs écologistes, Guillaume Gontard, a quant à lui fait remarquer que si Michel Barnier avait évoqué une "tempête financière", il avait très peu abordé les questions climatiques, un sujet pourtant crucial pour les écologistes.
En conclusion, cette rencontre a permis aux écologistes de faire remonter leurs inquiétudes au Premier ministre, tout en maintenant un dialogue, malgré des désaccords profonds sur les questions budgétaires et environnementales. La suite des discussions dépendra en grande partie de la capacité du gouvernement à respecter le travail parlementaire et à prendre en compte les amendements soutenus par une majorité transpartisane.