Pour les professionnels de la location touristique de Nice, l'incompréhension et l'indignations dominent. Le maire de la ville, Christian Estrosi, a pris un arrêté interdisant les locations de vacances, pour une durée de 15 jours, à partir de samedi. "On se demande pourquoi Nice serait privée de ses touristes à partir du moment où les Français ont l’autorisation de partir en vacances", peste Timothée de Roux, président l’Union nationale pour la promotion de la location de vacances (UNPLV), qui regroupe 80% des acteurs du marché, dont les poids-lourds Airbnb, Abritel ou encore Le Bon coin.
"Les locations touristiques, contrairement à d’autres hébergements touristiques, préservent au mieux des interactions avec l’extérieur et donc protège encore mieux du coronavirus", lâche le président de l'UNPLV, qui juge cette décision infondée. Selon lui, en plus d'être inefficace d'un point de vue sanitaire, cette mesure porte un coup rude à un secteur déjà en souffrance : "On est très perplexe, abasourdis par cette décision qui va priver Nice d’une partie de ses touristes."
"Coup de poignard"
Dans son agence du centre-ville de Nice, Frédérick Seidita abonde en évoquant les charges et les remboursements pesant sur les propriétaires des biens habituellement mis en location : "Ce sont en très grande partie des propriétaires qui ont réussi à faire un effort d’épargne, qui sont aussi en difficultés financières aujourd’hui." Gérant une quarantaine de biens sur le marché de la location saisonnière, il qualifie cet arrêté, qui l’empêche de louer un appartement, ou une maison de "coup de poignard" asséné aux propriétaires.
Moins de touristes, c’est aussi moins d’affaires pour les petits commerçants. « Cette année c’est cuit », déplore une fleuriste. Le maire de Nice a déjà prévu de renouveler son arrêté pour couvrir toute la période des vacances de février.