Comme dans beaucoup de villages, le dernier commerçant jette l'éponge. Dans cette commune alsacienne de Niederhergheim, c'est le boucher, épuisé et miné financièrement par la crise Covid puis par les prix de l'énergie, qui ferme son commerce. Son établissement avait pourtant traversé les époques. 100 ans d'histoire balayés en quelques mois.
"Je trouve désolant que les petits commerces meurent"
La porte n'est pas fermée. Pas encore. Jusqu'à mercredi prochain, la boucherie épicerie de Niederhergheim écoule ses stocks et accueille ses derniers clients, comme Martine. "C'est vraiment dommage parce que là, c'était vraiment à proximité. Il fallait quelque chose, le pain, un article qui manque, on peut venir le chercher à n'importe quel moment. Même quand c'était fermé, on pouvait l'appeler et il nous rendait service. Je trouve vraiment désolant que les petits commerces meurent."
C'est d'ailleurs parce que la boulangerie et l'épicerie du village avaient déjà mis la clé sous la porte que Francis Mann faisait aussi alimentation. À son tour désormais de fermer l'échoppe ouverte par ses grands-parents en 1931. "J'ai commencé avec mes parents à l'âge de 14 ans et demi. On n'a pas pensé fermer le magasin comme ça, mais le Covid a plombé toutes les économies...", regrette-t-il.
Moins 35 % de chiffre d'affaires et aucune aide de l'État. La trésorerie n'a pas suivi. "Vous perdez 120.000 euros de chiffre d'affaires, c'est plus vivable pour une entreprise", insiste Francis Mann. Et face à l'impossibilité de trouver un repreneur, le boucher a dû licencier ses cinq salariés.