Avant le début de la Marche pour le climat, concomitante du 45ème samedi de mobilisation des "gilets jaunes", les organisateurs avaient appelé au calme. "Tout le monde est le bienvenu. On n'oppose pas justice climatique et justice sociale, il faut respecter le consensus d'action non violente", avait lancé une organisatrice. Mais trente minutes plus tard, la situation s'est brusquement tendue, samedi à Paris. La manifestation, qui a rassemblé quelque 15.000 personnes selon le cabinet Occurrence, a ensuite été parasitée par des violences.
"C'est un sentiment de gâchis"
La marche a été dès le début émaillée d'incidents entre les forces de l'ordre et les black blocs, des manifestants habillés en noir de la tête aux pieds. Ces derniers ont mis le feu à plusieurs scooters garés Boulevard Saint-Michel, brisé les vitrines de magasins, mais aussi des abribus et des kiosques à journaux. Les policiers ont alors répliqué par des tirs nourris de gaz lacrymogène et de grenade de désencerclement.
Prise de panique, la foule a alors fait marche arrière, laissant les manifestants dans une situation d'incompréhension. "C'est un sentiment de gâchis, on vient en musique, faire la fête et interpeller nos décideurs pour qu'on prenne soin de notre planète et accessoirement de l'être humain...", a témoigné au micro d'Europe 1 Houria, qui se trouvait en tête du cortège. "Là, ils nous montrent qu'ils n'en ont rien à faire de l'être humain. Je ne suis absolument ni armée ni casquée et j'ai été gazée."
"Macron, pollueur de la Terre"
Patrice, un autre manifestant rencontré après ces heurts, pointait lui la seule responsabilité des "black blocs" : "C'est eux qui arrivent à imposer leur timing. On est obligés de faire demi-tour, c'est quand même du jamais vu et c'est quand même désolant pour cet enjeu climatique essentiel." Interrogé par Europe 1 samedi soir, le directeur de Greenpeace France, Jean-François Julliard, a également dit son sentiment de "gâchis". "On a vu des grenades lacrymogènes arrivées au milieu des manifestants pacifiques et non-violents", estime-t-il. "On n'avait absolument pas besoin de cela. On avait une manifestation familiale, pacifique, avec du monde."
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Après un moment de confusion dû aux violences, le cortège pour le climat est finalement arrivé à son terme, dans le quartier de Bercy, dans une ambiance familiale. Là, des militants écologistes ont bloqué le pont de Tolbiac et la passerelle piétonne Simone de Beauvoir, en y déployant des banderoles. Sur l'une d'elles, on pouvait lire, en anglais, "Macron, pollueur de la Terre".