William. 1:05
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François Coulon, édité par , modifié à
Alors que le mouvement de protestation se poursuit à la SNCF et à la RATP, lundi les routiers entrent en grève pour une journée à l’appel de quatre syndicats. Ils veulent négocier la possibilité de partir plus tôt à la retraite, l’amélioration de leurs conditions de travail et la mise en place d’un treizième mois.
REPORTAGE

La grève dans le secteur des transports s'élargit. Quatre syndicats (FO, CFTC, CGC et l'UFR-CFDT) ont appelé les routiers à un mouvement de grève, lundi. Sont ainsi concernés les transporteurs de marchandises, les chauffeurs de car, les déménageurs, les ambulanciers ou encore les transporteurs de fonds et logistique. William fait partie de ceux-là. Europe 1 est allée à sa rencontre.

William est au volant de son 44 tonnes entre dix et douze heures par jour. Avec son camion frigorifique, il parcourt quotidiennement 400 à 500 kilomètres sur les routes du Grand-Ouest. Il se dit prématurément éreinté. "Dans le surgelé, il y a des horaires décalés : "Je fais parfois des départs à 5h du matin et des fins de journée à 2h du matin", raconte-il. "Ça fait 25 ans que je fais ce métier, c’est beaucoup de fatigue, surtout la nuit. Je me vois mal le faire encore à 64 ans."

Le chauffeur gagne 2.100 euros bruts par mois, à peu près le salaire médian dans la profession. "C’est largement trop peu : au taux horaire on est quasiment au Smic !", soupire-t-il. "Surtout pour la responsabilité que cela demande, en termes de matériel, de marchandise, de sécurité." C’est pour réclamer notamment une amélioration de son salaire, de ses conditions de travail et de sa retraite que le routier se met en grève lundi.

"Chacun a le droit de défendre sa peau !"

Outre un treizième mois et une revalorisation des grilles salariales, le syndicats mobilisés demandent au gouvernement le maintien du congé de fin d’activité, qui permet aux conducteurs attestant d’une certaine ancienneté de partir en retraite cinq ans avant l’âge légal. Ils dénoncent également une recrudescence des arrêts maladies à cause de la pénibilité du métier.

William a bien conscience que le mouvement va compliquer un peu plus la vie de ses concitoyens mais, dit-il, "chacun a le droit de défendre sa peau !"