La mobilisation contre les retraites s'essouffle... et pourtant, des coupures volontaires de courant sont toujours constatées. Dernière en date : mardi matin, la CGT Energie du Val-de-Marne a revendiqué une coupure à Rungis. Cette coupure s'ajoute aux autres constatées depuis le mois de décembre et le début de la grève contre la réforme des retraites. La CGT a revendiqué plusieurs coupures en Gironde notamment, ce qui avait plongé dans le noir près de 50.000 foyers. Même chose à Lyon, Nantes, Toulouse ou Orléans, mais aussi au siège de la CFDT, lundi soir. Quant à la coupure de mardi matin à Rungis, le distributeur d'électricité Enedis a indiqué qu'il allait porter plainte, comme pour chaque coupure volontaire précédente.
Trois raisons qui rendent ces coupures illégales
Que risquent les auteurs des coupures ? Tout dépend des dommages causés. Alexandre-M Braun, avocat pénaliste, explique en tout cas que ces coupures sont illégales et ce au moins pour trois raisons. Premièrement, "elles portent atteintes à la continuité du service public". Ensuite, "elles ne relèvent pas de l'exercice du droit de grève", précise l'avocat.
Enfin, dit maître Alexandre-M Braun, "les coupures portent atteinte à la sécurité des usagers". "Elles sont donc potentiellement constitutives du délit de mise en danger de la vie d'autrui qui est puni au maximum par un an de prison et 15.000 euros d'amende."
A Rungis, un diagnostic est en cours. Le syndicat CGT Energie du Val-de-Marne pourrait aussi être condamné dans cette affaire. Pour rappel, en 2006, la CGT avait été condamnée par la Cour d'appel de Versailles. Résultat : le syndicat avait dû payer à EDF des "frais d'intervention de remise en gaz et en électricité après des coupures sauvages".
Edouard Philippe accuse la CGT de "méconnaître la démocratie"
Présent mardi à l'Assemblée Nationale, Edouard Philippe a en tout cas dénoncé une atteinte à la loi, et à la démocratie. "Vouloir bloquer un certain nombre de sites, ne pas respecter la loi en s'introduisant dans des enceintes privées, procéder à des coupures sauvages de courant : tout cela, c'est méconnaître la démocratie, tout cela, c'est méconnaître la loi, et tout cela doit être sanctionné", a-t-il martelé devant les députés, poursuivant son discours sous les applaudissement : "Ce n'est pas acceptable. L'outil de travail, ça se respecte. Le service public, ça se respecte."