"C'est vissé et verrouillé, donc on ne peut pas enlever le compteur pour en mettre un autre à la place". Tout le reste de son immeuble est équipé par des compteurs Linky, mais Jacqueline résiste. Cette Toulousaine s'oppose, coûte que coûte, à l'installation des compteurs d'Enedis. Avec les membres du collectif qu'elle a monté, ils ont tous singé une pétition pour que la filiale d'EDF respecte leur choix. Un texte qui a recueilli plus de 12.500 signatures, mais qui est resté lettre morte pour l'entreprise.
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"Un appareil d'espionnage"
Devant le refus de la firme, elle à bien l'intention de participer à l'action collective initiée par Maître Christophe Leguevaques. "Aucun texte à ce jour ne prévoit d'imposer l'installation de cet appareil, qui est présenté comme un appareil de comptage mais qui est en réalité un appareil d’espionnage, puisqu'il permet de profiler les modes de consommation des foyers et donc de vendre ces informations à des entreprises commerciales", affirme-t-il au micro d'Europe 1.
Les compteurs Linky, qui suscitent de nombreuses polémiques depuis leur lancement en 2015, permettent notamment au distributeur d'électricité de limiter la puissance ou de couper l'électricité à distance. Ce n'est pas la première fois que la justice est saisie à ce sujet. En août 2019, 430 personnes qui s'opposaient à la pose du compteur Linky à leur domicile ont été déboutées devant le tribunal de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine.
5.000 € d'indemnisation par demandeur
L'action collective permettrait au plus grand nombre d'aller en justice avec un service moins cher. La souscription individuelle se monte à 8,20 euros par mois sur 24 mois, soit moins de 200 euros. Sur le site de l'initiative, les pétitionnaires réclament la "dépollution de l’électricité contre les nouveaux courants porteurs en ligne" et l'obtention d'un préjudice moral, "à hauteur de 5.000 euros par demandeur".
#linky Ouverture des inscriptions de la plus grande action collective lancée en France à partir de mardi 25/2 (si on arrive à tout debuguer ou plutôt si super @lexprecia passe encore une nuit blanche) https://t.co/wnopnUN20t
— christoleguevaques (@CLeguevaques31) February 24, 2020
Maître Christophe Leguevaques reproche à Enedis des méthodes d'intimidations pour forcer les gens à accepter le remplacement de leur compteur et espère que plusieurs plaignants pourront obtenir la réinstallation d'un compteur à l'ancienne, comme celui de Jacqueline. "Nous avons été un peu impressionnés par notre bailleur pour que nous enlevions ces barricades et je m'y refuse absolument (...) Nous tenons bon", conclut-elle.