La campagne "pauvreté-précarité" du Secours populaire français a été lancée mercredi. Aujourd'hui, 9,2 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté monétaire en France (fixé à 1.102 euros net par mois par l'Insee, pour une personne seule). C'est un million de plus qu'il y a 10 ans. Les enfants entre 8 et 14 ans perçoivent d'ailleurs la pauvreté et la précarité comme de plus en plus proches de leur quotidien comme le révèle un sondage Ipsos.
50% des enfants pensent qu'il y a beaucoup de pauvres en France
Selon cette étude, 50% des enfants pensent qu'il y a beaucoup de personnes pauvres en France, soit 11% de plus qu'en 2012. 66% pensent que des enfants sont touchés dans leur école, 11% de plus qu'en 2012. À Arpajon, en Essonne, un département dans la moyenne, ni riche ni pauvre, les enfants se montrent pleinement conscients de la réalité de la pauvreté.
"Par exemple, ils ne mangent pas tout le temps des trucs bien à la maison, souvent la même chose, parce qu'ils n'ont pas de sous." Ces phrases, de certains de leurs camarades, Lucas et Kylian, croisés sur leur trottinette les entendent plus souvent qu'avant. Ils viennent d'entrer en 5e et en 4e.
"J'en connais un, sa mère elle n'a pas assez pour lui acheter toujours des vêtements. Il me dit qu'ils ne sont pas partis en vacances. En vrai, moi aussi ça m'arrive de ne pas partir en vacances", témoigne-t-il.
"Je me dis que la vie peut être injuste"
Devant eux, Martin, 13 ans passe à vélo. T-shirt de marque sur le dos, ce qui le frappe, ce sont les gens qui vivent dans la rue. "À tout moment, on peut devenir comme eux. Si je ne travaille pas bien à l'école, je peux me retrouver dans leur cas. Ce serait bien qu'on les aide !"
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Gabriel, lui, n'a que 9 ans. En sortant du conservatoire de la petite commune, il raconte voir des gens qui manquent d'argent. "Je me dis que la vie peut être injuste", soupire-t-il. Comme un tiers des enfants selon le sondage, il estime pouvoir aider, à sa façon comme en faisant un don d'affaires à une écolière. "Ils avaient un petit appartement, ils avaient trois lits, ils devaient dormir dans la même chambre. On leur avait apporté des nouveaux cahiers".
"Ma mère est parfois à découvert", ajoute-t-il. Elle, confie se serrer la ceinture pour offrir des cours de flûte à son garçon.