À une semaine de son congrès, la FNSEA en attente de l'exécutif et prévient que«tout n'est pas réglé»

La FNSEA, à une semaine de son congrès, attend de l'exécutif des mesures concrètes pour réarmer l'agriculture, notamment sur le stockage de l'eau et la rémunération des exploitants. Arnaud Rousseau déplore l'incertitude autour des réformes et appelle à une vision européenne face aux menaces commerciales extérieures.
Après plus d'un an de crise et de mobilisation, le premier syndicat agricole FNSEA attend encore beaucoup de l'exécutif pour mettre en musique le réarmement agricole promis, allant de la question du stockage de l'eau à la rémunération des exploitants.
"Beaucoup de questions ne sont pas réglées", a déclaré Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, lors d'une conférence de presse à Paris, à une semaine du congrès annuel du premier syndicat agricole, qui se tiendra à Grenoble du 25 au 27 mars.
Des "propositions à faire" et "des attentes" fortes
En dépit de mesures fiscales conséquentes et de l'engagement du président Emmanuel Macron à tout faire "pour protéger la souveraineté alimentaire française et européenne", le compte n'y est pas pour Arnaud Rousseau, qui explique que son organisation a des "propositions à faire" et "des attentes" fortes pour "réarmer" l'agriculture française.
Au rang des attentes, il a énuméré "la question du stockage de l'eau, des matières actives (notamment les pesticides, NDLR), l'attractivité du métier pour les jeunes, la rémunération des exploitants, la simplification...".
Le syndicat s'inquiète notamment de l'entrée en vigueur de la Loi d'orientation agricole (LOA), en cours de revue au Conseil constitutionnel et attendue depuis plus de deux ans par les agriculteurs, et de l'inscription à l'agenda de l'Assemblée nationale de la proposition de loi (PPL) contre les contraintes portée par le sénateur de droite Laurent Duplomb - qui réintroduit notamment un insecticide néonicotinoïde en France.
"On voit bien que la fenêtre politique est en train de se refermer"
"On est dans l'incertitude", a déploré Arnaud Rousseau, indiquant que la proposition de loi Duplomb, qui devait être examinée la semaine du 7 avril selon "l'engagement du gouvernement" au Salon de l'agriculture, pourrait - ou pas - être reporté à la fin mai, étant en concurrence avec d'autres textes.
Il a ajouté qu'il s'en entretiendrait avec le Premier ministre François Bayrou lors d'un "échange téléphonique" mercredi. Après la crise de l'an dernier et les élections professionnelles, "on voit bien que la fenêtre politique est en train de se refermer" sur les questions agricoles, mais "il n'est pas question" de renoncer à batailler pour Arnaud Rousseau.
Le syndicat attend de l'exécutif "une vision pour l'agriculture" reposant notamment sur "une ambition européenne" face aux menaces commerciales américaines, chinoises ou russes.
Des questions qui seront centrales dans les débats au congrès, de même que la concurrence jugée déloyale des importations d'Ukraine ou du Brésil, alors que l'UE vient de signer un accord de libre-échange avec des pays du Mercosur.