La menace de la peste porcine plane toujours à la frontière entre la France et la Belgique. Pour endiguer la propagation de cette maladie, inoffensive pour l'homme mais qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la filière porcine, le ministère de l'Agriculture a mis en place une "zone blanche" de 141 km² à la frontière franco-belge pour abattre les sangliers. Des pièges sont posés, des tirs de nuit sont effectués, et de gigantesques battues sont organisées.
"Personne n'a envie de le faire". Dimanche matin, à Breux dans la Meuse, 140 hommes armés de fusils, et 80 traqueurs, parmi lesquels des militaires, ont été mobilisés pour abattre les sangliers. Et pour les chasseurs du club local, cette opération est un crève-cœur. "Toutes les règles de gestion de l'espèce sont oubliées. Là, on nous oblige à tirer sur des femelles et des petits marcassins. Croyez-moi, c'est très compliqué au sein du groupe des chasseurs de Breux, car certains ne partagent pas cette façon de chasser. Personne n'a envie de le faire", s'émeut Guy Perreira, le président du club de chasse.
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"Il ne faut pas penser qu'à nous". Comme ses collègues, il participera pourtant à ce qu'il qualifie d'"extermination". Pour David, chasseur depuis 20 ans, il s'agit malgré tout d'un devoir. "Tous les jours, on y va avec la boule au ventre, mais c'est pour sauver ce qu'il y a derrière. Il ne faut pas penser qu'à nous, petits chasseurs, mais à toute la filière économique", justifie-t-il. Traquer le sanglier reste une tradition dans la Meuse et les Ardennes. Sans ce gibier, de nombreux chasseurs pourraient ranger les fusils au placard.