L’association L.214 a dévoilé de nouvelles images insoutenables d’abattoirs, à Pézenas, dans l’Hérault, et à Puget-Théniers dans les Alpes-Maritimes. Sur ces vidéos captées en caméra cachée, et publiées mercredi par Le Monde, on voit notamment, entre autres horreurs, des bovins et des ovins mal étourdis, tentant de se débattre au moment de leur mise à mort. Ces révélations viennent s’ajouter à la liste déjà longue des scandales de maltraitance animale dans les abattoirs français. Fin mars, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, avait promis des mesures, notamment la mise en place systématique de représentants de la protection animale et un statut de lanceur d’alerte.
Arrêter de manger des animaux. "Même avec tout un tas de contrôle et une volonté politique d’encadrer le mieux possible, il n’est pas possible d’ôter la vie sans faire souffrir un animal qui est tué contre son gré", dénonce au micro d'Europe 1 Brigitte Gothière, cofondatrice et porte-parole de l’association L.214. "Ça ne s’arrêtera pas tant que l’on tuera des animaux pour les manger", soutient-elle.
Étourdissement. Elle pointe de nombreux abus, mais également les lacunes de la législation actuelle. "Il y a des ratés d’étourdissement, on parle de 6 à 16 % de ratés. L’abattage sans étourdissement est autorisé par la réglementation aujourd’hui." "D’un côté il y a des infractions à la réglementation, mais il ne faut pas croire que parce que la réglementation sera respectée on va avoir des images idylliques d’animaux en train de se faire tuer", déplore-t-elle.
"L’étourdissement, c’est un joli mot qui cache une réalité qui est tout autre", explique cette ardente défenseure de la cause animale, dénonçant les trois méthodes légalement pratiquées dans les abattoirs : le pistolet à tige perforante, "qui vient perforer le crâne et endommage une partie du cerveau", les fosses de CO2 - "c’est comme si vous étiez noyé dans un liquide qui vous brûle en même temps" -, et l’étourdissement par chocs électriques.
Un problème insoluble ? Pour Brigitte Gothière, les révélations de L.214 ces derniers mois, hormis alerter l’opinion publique, n’ont pas pu contribuer à changer la situation, parce que la situation ne peut pas être améliorée. "Ils [les abattoirs concernés par les dernières vidéos, ndlr] ont été alertés par les précédentes affaires, donc ils devraient quand même se dire : ‘maintenant il y a des gens qui parlent et qui témoignent, faisons attention…’ On essaye de leur faire remplir un contrat qu’on ne peut pas remplir."