Les absences des élèves dans les établissements scolaires sont tolérés jeudi et vendredi. 1:36
  • Copié
Arthur Helmbacher avec Virginie Riva, édité par Manon Bernard
Le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé mardi matin que les absences des élèves dans les établissements scolaires de la primaire au lycée seront tolérées jeudi et vendredi. Une décision "annoncée à la hâte" pour les proviseurs et qui n'a pas l'air d'emballer les parents, bien décidés à mettre leurs enfants à l'école. 
REPORTAGE

Devant les grilles d'une école strasbourgeoise, les parents qui attendent sont clairs : leurs enfants iront à l'école jeudi et vendredi. "Je vais mettre mon fils à l'école comme tous les jours jusqu'à présent parce que je dois faire mes cadeaux de Noël", lance une maman. D'autres parents confient qu'ils préfèrent être au calme lorsqu'ils télétravaillent. Le Premier ministre, Jean Castex, a pourtant annoncé, mardi matin, sur Europe 1, que les absences des élèves seraient tolérées jeudi et vendredi. Cette déclaration fait suite à une recommandation du Conseil scientifique de se confiner huit jours, si cela est possible, avant les fêtes de fin d'année. Cela permettrait, toujours selon le Conseil, d'éviter une troisième vague de Covid-19 en janvier. 

Mais l'épidémie a déjà fait des ravages sur les enfants. "Je pourrais le garder mais je préfère qu'il aille à l'école, c'est important pour lui", lance une maman strasbourgeoise, "il est perdu depuis le confinement de mars et je pense que même ces deux jours comptent pour les enfants". 

Les enseignants en colère

Si les élèves sont autorisés à ne pas aller à l'école les professeurs doivent, en revanche, assurer leurs cours normalement jusqu'aux vacances scolaires. Une décision qui ne passe pas auprès des enseignants qui ne comprennent plus la logique des décisions gouvernementales. "Depuis le mois de septembre, on nous dit que les enfants ne sont pas contaminants et là, finalement, cela revient à dire qu'il y a un risque que les enfants puissent contaminer", a réagi Guislaine David, co-secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

Une annonce "ridicule"

Même son de cloche chez les proviseurs. Pour Florence Delannoy, secrétaire générale adjointe du SNPDEN (principal syndicat des chefs d'établissement) et proviseure d'un lycée à Lille, cette annonce est tout simplement "ridicule". "Soit ils décident de fermer totalement les établissements, soit ils les laissent ouverts puisque les enfants ne sont pas contaminateurs", suggère-t-elle.   

Elle regrette également "à nouveau une demi-mesure annoncée à la hâte". Les parents qui veulent retirer les enfants de l'école devront ainsi prévenir les chefs d'établissement très rapidement : entre mardi et mercredi.