Abus sexuels dans le patinage : Sarah Abitbol "soulagée" par la mise en examen de Gilles Beyer

Sarah Abitbol, en 2002.
Sarah Abitbol, en 2002. © Jacques DEMARTHON / AFP
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avec AFP
Un an après le début de l’affaire, l'ancienne patineuse Sarah Abitbol, à l'origine des révélations sur les agressions sexuelles dans le patinage artistique français, s'est dite samedi "soulagée" par la mise en examen de Gilles Beyer, son ancien entraîneur, qu'elle accuse de viol.

L'ancienne patineuse Sarah Abitbol, à l'origine des révélations sur les agressions sexuelles dans le patinage artistique français, s'est dite samedi "soulagée" par la mise en examen de Gilles Beyer, son ancien entraîneur, qu'elle accuse de viol.

Gilles Beyer placé sous contrôle judiciaire

Un an après le déclenchement d'un retentissant scandale de violences sexuelles dans le monde du patinage artistique, l'ex-entraîneur Gilles Beyer a été mis en examen pour "agressions sexuelles" et "harcèlement sexuel" et placé sous contrôle judiciaire. Même si cette mise en examen ne concerne pas Sarah Abitbol car dans son cas les faits sont prescrits, la patineuse explique à L'Obs être "soulagée que la justice convoque Gilles Beyer. Enfin !".

Sarah Abitbol n'a pas porté plainte car les faits sont prescrits

Sarah Abitbol avait accusé dans le livre "Un si long silence", paru début 2020, son ex-entraîneur de viols et d'agressions sexuelles répétés, alors qu'elle avait entre 15 et 17 ans, au début des années 90. Elle n'avait toutefois pas porté plainte, au vu de la prescription des faits.

Dans une déclaration écrite à l'AFP, Gilles Beyer avait reconnu "des relations intimes" et "inappropriées" avec Sarah Abitbol, lui présentant des "excuses" aussitôt refusées par celle-ci. "Je vois que les accusations retenues sont des 'agressions' et du 'harcèlement'. Moi, j’ai subi des viols. Mais c’est regrettable, ces faits sont prescrits. Je sais qu’une autre patineuse a témoigné auprès de la police, avoir été violée par le même agresseur. Mais pour elle aussi, les faits sont prescrits", regrette toutefois Sarah Abitbol.

"J’espère que d’autres victimes sortiront de leur silence"

"Je trouve injuste que nous ne puissions pas être sur le banc des victimes, face à la justice. J’espère que d’autres victimes, non prescrites, sortiront de leur silence. Cette affaire pose encore une fois la question de la prescription des crimes sexuels contre les mineurs. C’est mon combat aujourd’hui", souligne-t-elle encore.

Des soupçons sur 21 entraîneurs de la FFSG

A la suite de ces révélations, le ministère des Sports avait diligenté une enquête administrative auprès de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR). Celle-ci a mis en évidence des soupçons pesant sur 21 entraîneurs de la FFSG, dont 12 mis en cause pour "des faits de harcèlement ou d'agressions sexuelles". Parmi ces derniers, trois ont été condamnés par le passé à des peines d'emprisonnement ferme ou assorties de sursis.

Plus largement, fin décembre 2020, 370 cas allégués de violences sexuelles avaient été signalés à la cellule de suivi du ministère des Sports, dans plusieurs disciplines (judo, équitation, moto, roller et skateboard...). De même source, 69 d'entre eux ont fait l'objet de signalements à la justice.