Ça s'est passé samedi lors d'une battue aux sangliers à Cassaniouze dans le Cantal : une randonneuse de 25 ans a été mortellement blessée par une balle perdue, alors qu'elle se promenait avec son compagnon sur un sentier balisé. L'auteure du coup de feu est une chasseuse de 17 ans, placée depuis en garde à vue pour homicide involontaire. Le drame ravive le débat sur l'interdiction de la chasse le week-end, une mesure réclamée par de nombreuses personnalités politiques, au premier rang desquelles les élus écologistes.
Le débat ravivé dans la commune du drame
"Nous sommes très choqués, ça aurait pu être une de mes filles ou de mes petites filles", soupire Michel Castanier, maire du village de Cassaniouze où a eu lieu l’accident samedi. Sans tirer de conclusion, il repose le débat qui revient comme un refrain à chaque drame entre un promeneur et un chasseur. "Quand il arrive un accident comme ça, il y a toujours des questions qui se posent, qui sont remises sur le tapis. Par exemple, est-ce qu’il faut ne pas ouvrir la chasse le week-end", s'interroge-t-il au micro d'Europe 1.
La chasse le week-end, une exception française
En France, la chasse est autorisée tous les jours de la semaine pendant la saison. C’est une exception française, souligne Marc Giraud, porte-parole de l’association pour la protection des animaux sauvages. "En Europe, il y a très longtemps que la chasse n’est pas un lobby comme chez nous. Il y a plein de pratiques qui n’existent qu'en France. Il n'y a aucun jour national sans chasse, alors qu'il y en a dans tous les autres pays en Europe. En Angleterre, il n'y a pas de chasse le dimanche depuis 1831. Et ailleurs, les 'conditions normales' sont des jours sans chasse : en Italie, on ne chasse que trois jours par semaine et au Portugal, que deux jours", expose Marc Giraud.
Cet automne, une pétition pour interdire la chasse le mercredi et le dimanche a recueilli plus de 120.000 signatures. Depuis, une commission sénatoriale planche sur le sujet. Les travaux sont encore en cours.