La famille d'Alexia Daval est en plein cauchemar. Elle se sent trahie après les aveux du mari, Jonathann, désormais mis en examen pour "meurtre sur conjoint". "Il a détruit deux familles. La nôtre et la sienne", affirme l'une des tantes de la victime. Les proches de l'employée de banque de 29 ans, dont le corps a été découvert le 30 octobre dernier, à moitié calciné dans un bois de Haute-Saône, auront du mal à supporter la ligne de défense qui se précise, celle d'un homme se sentant rabaissé par son épouse, et aurait agi "accidentellement".
Faire oublier l'image du comédien. Le procès aux assises de Vesoul n'est programmé que dans un an et demi, mais les avocats de Jonathann Daval pensent déjà au message qu'ils feront passer à un jury populaire pour éclipser, si c'est possible, le tableau d'un homme qui habille un cadavre en jogging, et qui joue une comédie lugubre pendant trois mois. Ils entendent raconter l'histoire de l'homme humilié par une femme castratrice. Des jours, des mois, des années de soumission, et la cocotte-minute qui finit par "exploser", pour reprendre une expression utilisée par les enquêteurs. Cela peut "éclairer", "aider à comprendre les faits", estime l'avocat des parents d'Alexia, mais en aucun cas être une circonstance atténuante.
Des questions en suspens. La défense de Jonathann Daval veut aussi développer la thèse de l'accident. "Ce n'est pas un meurtre", avancent-ils, avant d'appeler à ne pas le juger "sur trois secondes de sa vie". Sauf que pour les enquêteurs, la procureure et le juge d'instruction, le meurtre ne s'est pas déroulé "en trois secondes", mais durant longues minutes. Ils arguent en effet qu'étrangler quelqu'un prend plus que quelques secondes.
Reste à éclaircir la question du cadavre, partiellement calciné. Jonathann Daval assure que ce n'est pas lui qui a mis le feu, mais il n'incrimine personne. L'informaticien de 34 ans risque aujourd'hui la réclusion criminelle à perpétuité.
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