La rentrée des classes a commencé cette semaine. Et pour empêcher la transmission du variant Omicron du SARS-CoV, extrêmement contagieux, les professeurs n’ont d’autres choix que d’aérer massivement les espaces communs. Les capteurs de CO2, qui indiquent à quel moment renouveler l’air, peinent à arriver dans les établissements. Au mois de décembre, seulement 20% des écoles primaires en étaient pourvues. Mais au-delà de ces capteurs, qui ne sont que de simples indicateurs de la qualité de l’air, c’est l’aération qui pose problème.
D’une part parce qu’à cause des températures hivernales, les élèves ont froid. Kamel Chibli, vice-président de la région Occitanie en charge de l’éducation, l’a constaté. "Quand vous avez une classe de 36 élèves, qui plus est, petite, et qu’en plus il fait -5° dehors, vous avez un gros problème de circulation de l’air", explique-t-il.
Des fenêtres qui s’ouvrent trop peu pour limiter la transmission du Covid
D’autre part, la vétusté de certains bâtiments empêche les fenêtres de s’ouvrir correctement. A Bailleul, dans le Nord, Alain Talleu enseigne dans une classe de CM2. L’école dans laquelle il travaille a été construite il y a près de 80 ans. "Les fenêtres sont très grandes et ne s’ouvrent que sur la partie haute, car ce sont des oscillo-battantes", décrit-il. "Des rideaux bloquent en partie leur ouverture, ajoute-t-il, comment voulez vous qu’on applique le protocole sanitaire ? C’est matériellement impossible".
Dans de nombreuses écoles, les fenêtres sont placées en hauteur par mesure de sécurité pour les élèves. Mais cela les rend peu accessibles.
Pour une aération optimale, il faudrait rénover ces fenêtres, mais aussi installer des systèmes de ventilation ou de recyclage de l’air… Des travaux qui coûteraient très chers à l’Etat. Le collectif de scientifiques "Nous aérons" évalue ainsi l’installation de purificateurs d’air dans tous les établissements scolaires à environ 300 millions d’euros.