Le gouvernement a acté jeudi la création d'un "fonds de compensation" d'ici la fin de l'année pour les riverains de l'aéroport de Nantes-Atlantique, après l'abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes, a annoncé Édouard Philippe.
"Ce fonds sera abondé par l'État, par le concessionnaire et le cas échéant par les collectivités", a déclaré le Premier ministre sans toutefois en dévoiler le montant global. Cette dotation devra notamment permettre aux habitants de financer "jusqu'à 90%" les travaux d'insonorisation de leur logement, a-t-il précisé, en plaidant pour "accompagner les propriétaires".
Dédommager les propriétaires qui veulent revendre leurs terres. Il servira également à payer "le transfert des équipements publics" à proximité de l'aéroport, au premier rang desquels un collège et une école primaire situés dans l'axe des pistes. Enfin, ce fonds permettra de dédommager certains propriétaires souhaitant revendre leur terrain "dans des conditions correctes".
Le Premier ministre n'est pas rentré dans le détail du niveau d'abondement car il veut "faire en sorte, dans le cadre de la négociation du futur contrat (de concession de l'aéroport), que le concessionnaire s'engage sur une participation dans ce fonds"."Les sommes seront largement suffisantes pour financer la première ou les deux premières années d'existence", a-t-il assuré.
Une partie des terres rétrocédées au département. Le Premier ministre a également indiqué qu'il espérait signer le nouveau contrat de concession "en 2021", après la résiliation de l'accord actuel avec Vinci, conséquence collatérale de l'abandon de Notre-Dame-des-Landes. Édouard Philippe a précisé que des "discussions" étaient toutefois en cours avec Vinci pour "qu'il puisse réaliser dès 2019" des investissements à hauteur de "quelques dizaines de millions d'euros" en vue de l'"amélioration des conditions d'usage de Nantes-Atlantique".
Édouard Philippe, qui s'est entretenu successivement jeudi avec les élus locaux (maire de Nantes, présidente de la Région, président du Conseil départemental, députés), a par ailleurs confirmé la rétrocession d'une partie des terres de Notre-Dame-des-Landes au département. Mais pas "à l'euro symbolique", comme réclamé par Philippe Grosvalet, président du Conseil départemental.
Le Premier ministre a également acté le reversement "d'ici la fin de l'été" aux collectivités territoriales des 29 millions d'euros déboursés par elles entre 2011 et 2013 pour la construction du nouvel aéroport.