Nouveau coup de théâtre dans l'affaire Adama Traoré. Une des expertises médicales qui dédouanait les gendarmes d'être responsables de la mort du jeune homme de 24 ans en juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise a été annulée par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris mardi pour raisons procédurales.
Me Yassine Bouzrou, l'avocat de la famille d'Adama Traoré, mort en 2016 à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) au cours d'une interpellation par des gendarmes, avait demandé le 15 juin l'annulation de cette expertise au motif que les trois médecins ayant rédigé ce rapport avaient fait appel à un confrère cardiologue sans le mentionner dans l'expertise ou demander l'autorisation au juge d'instruction.
De nouvelles investigations attendues
Cette expertise médicale, datée du 25 mai 2020, considérait qu'Adama Traoré n'était pas mort d'une "asphyxie positionnelle" liée à ses conditions d’interpellation, mais "d’un œdème cardiogénique", ce qui mettait les gendarmes concernés hors de cause.
"Nous pensions depuis le début que ces pseudo-experts avaient rendu une expertise de complaisance. Cette annulation confirme qu’il s’agissait bien d’une fausse expertise qui avait comme unique objectif d’exonérer les gendarmes", a déclaré l'avocat de la famille Traoré à L'Obs. "La dernière expertise médicale valide qui a été versée au dossier met clairement en cause le plaquage ventral pour expliquer le décès d’Adama Traoré", a-t-il ajouté.
De nouvelles investigations et une nouvelle expertise confiée à des médecins belges ont été ordonnées par les juges d’instruction en juillet dernier. Les résultats sont attendus pour janvier 2021.