Son profil tranche avec celui des autres plaignants au procès du "mur des cons" à Paris : Philippe Schmitt, qui n'est pas un homme politique mais le père d'une victime, Anne-Lorraine, tuée de nombreux coups de couteaux dans le RER parisien lors d'une tentative de viol en 2007, a dit jeudi son "dégoût".
En 2013, au moment de la révélation de l'existence d'un tableau épinglant politiques, magistrats ou intellectuels dans les locaux du syndicat classé à gauche, baptisé "mur des cons", il avait vu son portrait affiché sur ce trombinoscope.
"J'ai été particulièrement blessé". "J'ai été particulièrement blessé de savoir que ma photo était sur le 'mur des cons' et que, chaque jour au moment de la pause café, j'étais la risée et l'objet de dérisions de ces magistrats", confie-t-il jeudi soir sur Europe 1 dans le Grand journal du soir de Matthieu Belliard.
"On a insulté la mémoire d'Anne-Lorraine". "En m'insultant j'estime qu'on a insulté la mémoire d'Anne-Lorraine, on n'a pas pris en compte la situation de notre famille et on a insulté ma femme", ajoute-t-il. "Je trouve ça scandaleux. Cela fait cinq ans et depuis cinq ans ma colère est toujours la même". Pour le général Philippe Schmitt ce comportement n'est pas digne de magistrats : "Je pensais que pour être magistrat il fallait faire preuve de responsabilité et de réserve. Manifestement ces qualités sont absentes des membres du syndicat de la magistrature", déplore-t-il, écœuré.
L'ancienne présidente du syndicat de la magistrature a réitéré ses excuses. Mardi, Françoise Martres, qui présidait le Syndicat de la magistrature au moment où l'existence du "Mur des cons" avait été révélée, avait réitéré ses excuses à Philippe Schmitt ainsi qu'à un autre père de victime épinglé sur cet affichage. Elle est jugée depuis mardi pour injures publiques devant le tribunal correctionnel de Paris.
Le "mur des cons", un panneau, des portraits et un tollé
Fin avril 2013, le site Internet Atlantico, qui avait obtenu les images par un journaliste de France 3, avait révélé l'existence d'un panneau situé à l'intérieur des locaux du syndicat de la magistrature, sur lequel étaient collés les portraits de nombreuses personnalités, surtout de droite. Cette révélation avait déclenché un tollé. Le père d'une victime et des personnalités publiques dont le maire de Béziers Robert Ménard, des élus UMP et le Front national avaient porté plainte pour "injures publiques".