Affaire Ferrand, nouvel épisode. Mardi, le parquet national financier a ouvert une information judiciaire pour "prise illégale d'intérêts" dans le dossier des Mutuelles de Bretagne, qui implique le patron des députés de La République en Marche, Richard Ferrand. Le parquet de Brest avait classé l’affaire sans suite en octobre 2017. Sauf que l'association Anticor, spécialisée dans la lutte contre la corruption, a porté plainte un mois plus tard, en se constituant partie civile.
"Besoin d'un juge indépendant". "Le parquet n'est pas une autorité judiciaire indépendante", a expliqué mercredi matin au micro Europe 1 de Raphaëlle Duchemin Jérôme Karsenti, l'avocat de l'association, pour justifier cette plainte à l'origine de l'information judiciaire. "Il y avait besoin qu'un juge indépendant se pose réellement la question des charges qui pèsent sur Richard Ferrand."
Selon l'avocat, les faits reprochés à Richard Ferrand, qui dénonce un "acharnement" à son égard, ne sont pas prescrits. "Si les faits étaient manifestement prescrits, le parquet pouvait dire qu'il n'y avait pas d'ouverture d'une information judiciaire" , juge-t-il.
Deux scénarios possibles. Deux scénarios sont désormais possibles : "Si demain le juge d'instruction rend une ordonnance de non-lieu, l'affaire sera terminée", explique Jérôme Karsenti. Mais les ennuis judiciaires pourraient ne pas s'arrêter là pour le député du Finistère et proche d'Emmanuel Macron : "Nous avons lu le dossier et nous estimons qu'au regard de ce dossier, il y a des éléments suffisants pour que Monsieur Ferrand soit jugé", avance Jérôme Karsenti, qui évoque une enquête préliminaire "intéressante".