Bernard Laroche est l'auteur de l'enlèvement de Grégory Villemin, retrouvé mort en 1984 et dont le meurtre reste non élucidé à ce jour, selon un rapport de gendarmerie cité par Le Journal du dimanche.
"De nouveaux recoupements". "Nous pouvons affirmer que Bernard Laroche est l'auteur de l'enlèvement de Grégory" Villemin, le 16 octobre 1984 à Lépanges, dans les Vosges, écrivent les experts du département sciences de l'analyse criminelle de la gendarmerie dans un rapport de 48 pages daté du 10 mai 2017, dont le JDD cite dimanche des extraits. Les auteurs du rapport s'appuient "sur de nouveaux recoupements et sur des témoignages oubliés, exhumés du dossier judiciaire", selon le JDD.
Parmi ces témoignages figure "celui de l'amant d'une fermière de Lépanges, qui a certifié avoir vu Laroche 'et une rouquine' (Murielle Bolle a les cheveux roux) s'approcher de chez les Villemin l'après-midi du crime", écrit le JDD.
"Trois équipes distinctes". Bernard Laroche avait été le premier suspect de l'affaire avant d'être libéré en 1985 puis tué par son cousin Jean-Marie Villemin, le père de Grégory. Les gendarmes estiment donc démontrer que l'enlèvement de l'enfant a bien été effectué par l'ancien inculpé, accompagné de sa nièce Murielle Bolle.
Selon ce même rapport, après neuf ans d'enquête, la nouvelle thèse est celle d'un meurtre "en famille", avec trois équipes distinctes : les corbeaux (un homme et une femme), ceux qui auraient enlevé Grégory Villemin, et le ou les tueurs de l'enfant. "Alors que les enquêteurs dès 1984 traquaient un corbeau et un assassin unique, les gendarmes de la juge Barbier ont alors scruté le dossier en recherchant 'une équipe'", dit le journal.
Trois mis en examen. L'affaire Grégory a été relancée de manière spectaculaire à la mi-juin avec l'arrestation de Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grand-tante de Grégory, soupçonnés d'avoir joué les "corbeaux" de l'affaire, en envoyant une série de lettres anonymes très bien renseignées. Mis en examen pour enlèvement et séquestration suivis de mort, les deux septuagénaires, jamais inquiétés jusqu'alors, avaient été remis en liberté quelques jours plus tard, sous contrôle judiciaire strict.
Âgée de 48 ans, Murielle Bolle a été mise en examen le 29 juin pour enlèvement suivi de mort et placée en détention provisoire. Adolescente à l'époque des faits, elle avait accusé son beau-frère Bernard Laroche du rapt du garçon de quatre ans retrouvé mort dans la rivière Vologne, avant de se rétracter.