"C'est un bonheur, d'avoir cette information après une longue période pendant laquelle c'étaient plutôt des mauvaises nouvelles qui nous venaient de la Cour d'appel de Dijon..." Me Jean-Paul Teissonière, avocat de Murielle Bolle, ne cache pas sa satisfaction. Quelques heures plus tôt, sa cliente ainsi que le couple Jacob, mis en cause depuis près d'un an dans l'affaire du rapt et du meurtre de Grégory Villemin, ont vu leurs mises en examen annulées.
Éviter le "tragique" d'une nouvelle mise en examen. Les précisions du parquet de Dijon, qui a souligné que ces annulations portaient "sur des points de procédure et non pas sur des éléments touchant au fond du dossier", mercredi midi, n'inquiètent pas le conseil, pour qui "le fond n'est jamais loin de la forme". "J'espère que nous allons éviter le tragique et le ridicule d'une nouvelle mise en examen 34 ans après", indique-t-il.
"Nous n'avons cessé de dire que l'enquête n'avançait pas, que les mises en examen étaient intervenues sur des éléments inconsistants", poursuit Me Teissonière, citant une série d'éléments qu'il juge trop fragiles, au premier rang desquels "ce message dans l'église de Lépanges (sur-Vologne, où vivait la famille de Grégory Villemin, ndlr), dans lequel quelqu'un signait un document du nom de Murielle Bolle en disant qu'elle était l'auteur avec Bernard Laroche de l'enlèvement du petit Grégory... C'était d'une absurdité totale."
" Un tel acharnement et des faux convergents destinés à la mettre en accusation, je crois que c'est un élément troublant "
"Une machination à l'égard de Murielle Bolle". "On vient aussi de s’apercevoir qu'une lettre de dénonciation atroce, signée d'une dénommée Corinne, qui disait que Murielle Bolle lui avait fait des confidences allant dans le même sens, était un faux et qu'elle émanait probablement de Monique Villemin (la grand-mère de Grégory, ndlr)", déroule l'avocat, dénonçant une "persécution judiciaire". "Je me demande parfois s'il n'y a pas une machination à l'égard de Murielle Bolle. Un tel acharnement et des faux convergents destinés à la mettre en accusation, je crois que c'est un élément troublant."
"Je pense qu'il faut qu'on regarde dans d'autres directions", conclut Jean-Paul Teissonière. "Je ne comprends pas pourquoi les gendarmes et leur logiciel Anacrim oublient des témoignages essentiels concernant ce qu'il se passait autour de la maison de Jean-Marie et de Christine Villlemin (les parents de Grégory, ndlr) au moment où les faits se sont produits. Je pense qu'il faut aller plus au fond de ce dossier."