Affaire libyenne : Claude Guéant au tribunal de Paris pour être entendu par les juges d'instruction

 Claude Guéant était convoqué mardi chez les juges d'instruction qui enquêtent sur les accusations de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007
Claude Guéant était convoqué mardi chez les juges d'instruction qui enquêtent sur les accusations de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 © THOMAS SAMSON / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
L'audition de l'ancien ministre de l'intérieur pourrait se solder par une nouvelle mise en examen dans le dossier sur les accusations de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

L'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant était convoqué mardi chez les juges d'instruction qui enquêtent sur les accusations de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, une audition qui pourrait se solder par une nouvelle mise en examen, selon une source proche du dossier.

Déjà mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale. Celui qui fut aussi secrétaire général de l'Elysée sous la présidence Sarkozy est arrivé mardi matin au tribunal de Paris. Déjà mis en examen dans ce dossier en 2015 pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée et faux et usage de faux, il doit de nouveau s'expliquer dans la foulée de la mise en examen de Nicolas Sarkozy en mars et de l'ex-trésorier de campagne Eric Woerth la semaine dernière.

 

Mise à jour - Audition suspendue. L'audition de Claude Guéant a été suspendue dans la soirée mardi, a appris l'AFP de source judiciaire. Arrivé mardi matin au tribunal de Paris avec son avocat, Claude Guéant est ressorti peu avant 21h sans s'exprimer sur les éventuelles suites données à cet interrogatoire devant les juges d'instruction. Son audition a été suspendue mardi soir, a indiqué la source judiciaire, sans plus de précision.

Circulation d'espèces au sein du camp Sarkozy. Cet interrogatoire dans le bureau des juges Serge Tournaire, Aude Buresi et Clément Herbo est le premier depuis sa mise en examen le 7 mars 2015, notamment pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée, en raison d'un virement suspect de 500.000 euros à son bénéfice. L'ex-directeur de campagne, 73 ans, doit s'expliquer après la mise en examen en mars de Nicolas Sarkozy pour "corruption passive", "recel de détournements de fonds publics libyens" et "financement illégal de campagne électorale" puis celle, la semaine dernière, d'Eric Woerth pour "complicité" de ce financement en tant que trésorier de campagne à l'époque. Les magistrats soupçonnent un lien entre un possible financement libyen de cette campagne électorale victorieuse et une forte circulation d'espèces au sein du camp Sarkozy, relevée par les policiers dans un rapport de septembre 2017.

"Usage immodéré des espèces". Dans ce rapport, la police anticorruption de l'Oclciff avait aussi souligné "l'usage immodéré des espèces" de Claude Guéant, relevant qu'il n'avait retiré que 800 euros de ses comptes en près de 10 ans, entre 2003 et 2012. "Claude Guéant a une position très nette depuis le début: il n'a jamais vu un centime d'argent libyen", a affirmé son avocat Me Philippe Bouchez El Ghozi.

Virement de 500.000 euros. Lors d'une perquisition, les enquêteurs avaient découvert qu'il avait reçu le 3 mars 2008 un virement de 500.000 euros en provenance d'une société d'un avocat malaisien. Les raisons invoquées par Claude Guéant pour justifier ce virement, la vente à cet avocat de deux tableaux de peinture flamande, n'avaient pas convaincu les juges.