L'homme soupçonné depuis octobre 2016 d'être impliqué dans le meurtre de Ghislaine Marchal en 1991, dans les Alpes-Maritimes, a été mis hors de cause début février, révèle lundi 20 Minutes. De nouvelles expertises avaient révélé des similitudes entre un ADN mêlé au sang de la victime et de l'homme, qui figurait sur le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).
Le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, qui confirme une information de 20 Minutes, évoque "l'exclusion totale du rapprochement qui avait été fait entre l'empreinte génétique trouvée sur l'un des scellés et un enregistrement au Fichier national automatisé des empreintes génétiques". Cet énième rebondissement dans cette affaire criminelle "ferme complètement la possibilité que les traces retrouvées sur la porte se trouvent être le fait de personnes enregistrées au Fnaeg", a ajouté le procureur.
"Cela ne 'matchait' pas". Cette enquête avait été réalisée à la demande d'Omar Raddad, condamné en 1994 pour ce meurtre, et qui tente toujours de prouver son innocence, rappelle 20 Minutes. En 2016, un nouveau suspect avait été localisé dans la Nièvre. Né en 1969, il est connu de la justice pour "des faits d'une relative banalité". Une source proche de l'enquête confie au quotidien : "Le résultat de la comparaison [de l'ADN de cet homme, ndlr] avec celui retrouvé sur les scellés est revenu début février, et cela ne 'matchait' pas". Les gendarmes se sont également aperçus que le meurtre de Ghislaine Marchal "ne cadrait pas vraiment" avec la vie que menait le suspect en 1991.
"Omar m'a tuer". Le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, avait appelé à la prudence, rappelle 20 Minutes, indiquant que les portes portant les inscriptions "Omar m'a tuer" et "Omar m'a t" ont été manipulées de nombreuses fois. C'est sur ces portes que l'ADN suspect avait été retrouvé. Condamné à 18 ans de prison en 1994 puis partiellement gracié en 1996 par Jacques Chirac, Omar Raddad a toujours clamé son innocence. De nouvelles expertises ont été demandées par son avocate, afin d'obtenir un procès en révision pour innocenter définitivement son client. Me
"Je reste convaincue de l'innocence d'Omar Raddad". Sylvie Noachovitch, avocate d'Omar Raddad, a réagi auprès de l'AFP: "En dehors de l'ADN en question, trois autres ADN avaient été trouvés sur les scellés, dont l'un était présent sur les deux portes. J'attends maintenant, comme me l'avait indiqué le procureur de la République à la suite de mes demandes d'actes, que ces trois ADN soient comparés avec ceux des personnes qui ont connu de près ou de loin la victime. Cette affaire n'est pas clôturée. Pour ma part, je reste convaincue de l'innocence d'Omar Raddad."