L'humoriste Pierre Palmade saura lundi s'il échappe en appel à la détention provisoire, plus de deux semaines après le grave accident qu'il a provoqué sous l'emprise de la cocaïne en Seine-et-Marne. Le débat sur son assignation à résidence a eu lieu pendant une heure vendredi matin, à huis clos et en l'absence de l'humoriste de 54 ans, devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris.
Le parquet général a requis son placement en détention provisoire, a indiqué dans un communiqué de presse le procureur général de Paris Rémy Heitz. La décision a été mise en délibéré à lundi à 11h30, a-t-il ajouté. Son avocate Céline Lasek a refusé de s'exprimer devant le parterre de journalistes présents.
Pierre Palmade toujours assigné à résidence avec bracelet électronique
Cette audience découle de l'appel du parquet de Melun, qui avait requis le 17 février son placement en détention provisoire après la mise en examen du comédien pour "homicide et blessures involontaires par conducteur ayant fait usage de produits stupéfiants en état de récidive légale".
Le juge des libertés et de la détention avait toutefois décidé de l'assigner à résidence dans le service addictologie d'un hôpital de la région parisienne. Depuis sa mise en examen, Pierre Palmade y est sous bracelet électronique.
Le vendredi 10 février, sur une route départementale de Seine-et-Marne, l'humoriste, testé positif à la cocaïne, conduisait une voiture qui a percuté un autre véhicule. Outre le comédien, l'accident a fait trois blessés graves : un homme, son fils et sa belle-sœur enceinte qui a perdu son bébé. D'après les dernières informations sur leur état de santé communiquées par le parquet la semaine dernière, le conducteur de 38 ans et son fils âgé de 6 ans sont toujours hospitalisés en réanimation dans un état grave. La femme de 27 ans, qui était enceinte de six mois et demi avant la perte de son enfant, est elle sortie d'affaire.
L'accident a déclenché une tempête médiatique qui s'est intensifiée depuis l'ouverture d'une enquête pour détention d'images à caractère pédopornographique visant Pierre Palmade.
Les qualifications retenues sont susceptibles d'être modifiées au cours de l'instruction
Après une hospitalisation au Kremlin-Bicêtre à la suite de l'accident, le comédien avait été transféré le 15 février à l'hôpital de Melun pour y être placé en garde à vue pendant 48 heures. Devant les enquêteurs, l'humoriste, aux prises depuis des années avec de lourds problèmes d'addictions, "a reconnu avoir consommé de la cocaïne et des drogues de synthèse avant de prendre le volant" mais "a indiqué n'avoir aucun souvenir précis des circonstances de l'accident", avait indiqué dans un communiqué le procureur de la République de Melun, Jean-Michel Bourlès.
Dans cette affaire, deux hommes de 33 et 34 ans ont été placés sous le statut de témoin assisté pour "non-assistance à personne en danger". Ils étaient dans la Peugeot 3008 de Pierre Palmade lorsque celle-ci est entrée en collision avec une Renault Mégane arrivant en face, sur la D372, au sud de la Seine-et-Marne.
Devant la juge d'instruction, ils avaient confirmé s'être enfuis avant l'arrivée des secours et avoir consommé des produits stupéfiants. Ouverte pour "homicide involontaire", l'instruction doit déterminer si le bébé a respiré après l'accouchement d'urgence par césarienne, même durant quelques secondes, et peut donc être juridiquement considéré comme une personne humaine. D'après le procureur de Melun, "l'autopsie réalisée n'a pas permis d'établir si cet enfant était né vivant. Une expertise complémentaire a été ordonnée sur ce point". Les qualifications retenues sont susceptibles d'être modifiées au cours de l'instruction.
Pierre Palmade visé par plusieurs enquêtes
Depuis l'accident, Pierre Palmade est aussi visé par une enquête ouverte à Paris pour détention d'images à caractère pédopornographique après un signalement effectué auprès des services de police. Les résidences de l'humoriste à Paris et en Seine-et-Marne ont été perquisitionnées.
Deux personnes ont été entendues. Une troisième était en garde à vue jeudi dans le cadre de cette enquête diligentée par la Brigade de protection des mineurs (BPM), qui exploite également du matériel vidéo.