Un os humain, "peut-être une tête de fémur", a été retrouvé samedi lors de fouilles dans la maison où vivait la famille Seznec à Morlaix (Finistère), avec l'espoir d'y retrouver le corps de Pierre Quémeneur près d'un siècle après sa disparition, a déclaré le procureur de Brest Philippe Récappé.
La PJ de Rennes saisie. "Ça pourrait être un os humain, peut-être une tête de fémur", a indiqué le procureur arrivé sur les lieux plusieurs heures après le début de fouilles dans un ancien cellier, ajoutant qu'"une photo en a été prise" et "a été transmise au médecin légiste". Un morceau de pipe a également été retrouvé. Après cette découverte, "la PJ de Rennes a été saisie" et les "fouilles ont été bloquées", a précisé le procureur. Selon lui, "d'autres fouilles vont être menées" sous le contrôle de la police et de la justice".
EXCLUSIF Le Télégramme: la photo de l'os a été montrée à un médecin légiste: il s'agirait bien d'un os humain: une... pic.twitter.com/buXb44EPP9
— Hervé Chambonnière (@HChambo) 24 février 2018
Des fouilles privées. Une dizaine de bénévoles participaient à ces fouilles privées entamées en début de matinée dans un ancien cellier, avec l'aide d'un tractopelle. La propriétaire de la maison, actuellement inoccupée, a donné son autorisation pour que des fouilles soient menées dans l'ancienne cave et l'ancien cellier, selon les initiateurs des travaux.
L'un des bénévoles, Bertrand Vilain, a assuré qu'il s'agissait d'une "partie de fémur humain", au micro d'Europe 1 samedi. Selon le procureur de la République de Brest, l'os retrouvé a été identifié sur photo par un médecin légiste comme étant une tête de fémur humain, confirme un journaliste du Télégramme sur place. "Si on a retrouvé un os humain dans ce cellier c'est que Pierre Quémeneur a été enterré là", renchérit Bertrand Vilain.
EXCLU @LeTelegramme : un médecin légiste confirme que l'os (sur photo) serait bien un os humain: une tête de fémur (source judiciaire). Procureur de la République attendu sur site. Périmètre police agrandi pic.twitter.com/c0IZgKLM0F
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Des recherches sur la base du témoignage d'un des enfants du couple. Ces nouvelles recherches sont motivées par la révélation, dans un ouvrage paru en 2015, Pour en finir avec l'affaire Seznec, du témoignage inédit d'un des enfants du couple Seznec, âgé de 11 ans au moment des faits. Il a été enregistré en 1978 par l'un de ses neveux.
En ce jour ensoleillé de mai 1923, "Petit-Guillaume" raconte avoir entendu sa mère repousser les avances d'un certain "Pierre", puis avoir vu Quémeneur par terre et sa mère debout devant lui. "Je crois qu'elle a dû se défendre et le frapper à la tête", racontait-t-il, selon le récit qu'en a fait Denis Langlois dans "Pour en finir avec l'affaire Seznec".
Une nouvelle procédure de révision. En 2015, Denis Langlois avait demandé au procureur de Brest de faire procéder à des investigations dans l'ancienne maison familiale pour savoir si le corps y était enfoui. Le procureur avait rejeté cette demande, estimant qu'elle ne pouvait émaner que du condamné, de ses descendants ou des autorités judiciaires compétentes. Depuis 1924, quatorze demandes en révision du procès ont été rejetées, la dernière en 2006.
Un corps jamais retrouvé. Guillaume Seznec a été condamné en 1924 au bagne à perpétuité pour le meurtre un an plus tôt de Pierre Quémeneur, conseiller général du Finistère avec lequel il était associé en affaires, ainsi que pour des faux en écriture. Mais le corps de Quémeneur n'a jamais été retrouvé et Seznec, condamné sans preuves, n'a jamais avoué.