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Jean-Luc Boujon (correspondant à Grenoble) / Crédits photo : Laure Boyer / Hans Lucas via AFP , modifié à
Deux jours après le meurtre de Lilian Dejean, un agent municipal tué par balles alors qu'il intervenait sur un accident de la circulation, certains Grenoblois voient un laxisme dans la politique sécuritaire d'Éric Piolle, maire écologiste de la ville. Ils se sont confiés au micro d'Europe 1.
REPORTAGE

"Nous n'en pouvons plus de ces armes à feu qui circulent partout, de cette violence inouïe qui s'est abattue sur notre collègue…" Cette phrase a été prononcée ce lundi par le maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle, lors de l'hommage rendu à l'agent municipal tué dimanche matin, alors qu'il était intervenu sur un accident de la circulation. Pourtant, dans sa ville, beaucoup d'habitants ont des doutes sur la politique du maire en matière de sécurité.

Depuis des années, Éric Piolle, élu depuis dix ans, refuse d'augmenter les effectifs de la police municipale, il ne veut pas non plus armer ses policiers. Et la violence est de plus en plus présente : 18 fusillades avec armes à feu depuis début 2024 dont neuf depuis le 30 juillet. Le laxisme du maire est donc aujourd'hui pointé par certains.

Un "déni de réalité"

Huguette vit à Grenoble depuis cinquante ans. Elle adore sa ville, métropole entourée par les montagnes. Pourtant, aujourd'hui, elle trouve qu'il est devenu difficile d'y vivre. La faute à l'insécurité qui s'est installée selon elle. "Il y a la drogue de tous les côtés. Vous avez des secteurs en centre-ville comme la place Saint Bruno ou le quartier de l'Alma, qui deviennent dangereux. C'est triste de voir ça. Vous savez, je ne suis pas très 'Piolle'. Je pense qu'il faut être plus sévère pour remettre un peu d'ordre. Je pense qu'il y a du laisser-aller", développe-t-elle au micro d'Europe 1.

Même sentiment chez Olivier, né à Grenoble il y a 63 ans. Selon lui, le maire ne veut pas lutter contre l'insécurité. "Il ne veut pas armer les policiers municipaux… Piolle, je vous le dis, les seules volontés politiques qu'il a c'est la décroissance et l'instauration des pistes cyclables. Il est dans le déni d'une réalité. Et ces gens-là qui sont des pseudo-humanistes, ont la profonde conviction que ça ne peut pas arriver, que l'insécurité n'est qu'un sentiment ridicule. Mais de quelle planète il vient ce type-là ?", s'agace-t-il.

Olivier cherche donc à quitter Grenoble. Mais là aussi, c'est difficile, explique-t-il. Avec l'insécurité, les prix de l'immobilier ont chuté en ville, alors qu'a contrario, ils ont monté en flèche dans les banlieues résidentielles.