"Un privilège pour notre société." La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a défendu mardi le projet de loi bioéthique et sa mesure phare, l'ouverture de la PMA à toutes les femmes, soulignant que sur ces questions "la voix de la France est écoutée".
Ce projet, première grande réforme sociétale du quinquennat d'Emmanuel Macron, est "une chance et même, un privilège pour notre société", a déclaré Agnès Buzyn à l'ouverture des débats en première lecture sur ce texte sensible et très attendu. Pour la ministre, qui s'exprimait devant un hémicycle clairsemé, le projet de loi permet d'"adapter notre droit non pas à une société post-moderne tantôt espérée, tantôt redoutée, souvent même fantasmée, mais à la société telle qu'elle est ici et maintenant".
"L'autonomie de chacun et la solidarité de tous"
"Les familles monoparentales et homoparentales existent déjà", a souligné la ministre, affirmant qu'il serait "hypocrite" de ne pas le voir. Agnès Buzyn a ensuite salué la spécificité des lois de bioéthique qui permettent de "prendre rendez-vous à intervalles réguliers avec les grandes questions de notre temps", évoquant "un moment de réflexion profonde" sur "la société dans laquelle nous voulons vivre". La ministre a invité les élus à être la "conscience qui doit délimiter, ordonner et définir les nouveaux progrès sans rien céder sur les grands principes : la dignité de la personne humaine, l'autonomie de chacun et la solidarité de tous".
Les "choix" qui doivent être faits "sont ceux de la confrontation entre le possible et le souhaitable, entre des parcours individuels parfois douloureux et des conséquences collectives acceptables", a-t-elle insisté. Alors que l'ouverture de la PMA est vivement contestée par la plupart des élus de droite, elle a jugé "qu'il n'y a pas d'un côté des tenants de l'ordre moral, qui seraient les partisans rétrogrades d'une société figée et de l'autre des aventuriers imprudents ou des apprentis sorciers".