Elle a préféré plaider coupable pour précipiter l'épilogue d'une affaire qui, il y a près d'un an, avait déclenché une tempête médiatique : Agnès Saal, ancienne patronne de l'INA, a rendez-vous cette semaine avec la justice qui doit confirmer ses peines pour des frais de taxis indus. En un an et demi à la tête de l'INA, la justice a comptabilisé 23.000 euros de note de taxis, soit deux trajets par jour en plus de son chauffeur.
Deux audiences. Une première audience, prévue lundi matin au tribunal de grande instance de Créteil, concerne ses dépenses à l'Institut national de l'audiovisuel (INA). Une seconde doit se tenir vendredi matin, à Paris, pour ses notes quand elle dirigeait le Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou (CNAC).
Elle plaide coupable. Pour chacune d'elle, Agnès Saal, dont la présence est obligatoire, sera jugée pour "détournement de fonds publics par personne chargée d'une mission de service public", un délit puni jusqu'à dix ans de prison. Selon des informations d'Europe 1, la peine prononcée lundi devrait se monter à quelques milliers d'euros et à de la prison avec sursis.
En faisant le choix d'une "comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité" (CRPC), plus connue sous l'appellation anglo-saxonne du "plaider coupable", Agnès Saal s'épargne un vrai procès. Début janvier, le président François Hollande l'avait exclue par décret pour deux ans de la fonction publique, dont six mois ferme.
"Trois sanctions" regrette son avocat. Quelques minutes devant le juge devraient suffire pour homologuer les peines qui lui ont été proposées par des représentants des parquets de Créteil et de Paris et qu'elle a acceptées. La nature des peines n'a pas été précisée. Me Jérôme Karsenti, l'avocat d'Anticor, l'association de lutte contre la corruption qui avait porté plainte contre Agnès Saal, avait dénoncé un traitement judiciaire "a minima" et "en catimini". "Je regrette qu'on ait maintenu deux procédures. Cela fait trois sanctions avec la mesure disciplinaire", avait réagi de son côté l'un des avocats de la haut fonctionnaire, Me Eric Morain.