"Je pense que là, ça dégénère un peu trop". Dans la voix de Nathalie, on sent encore l'émotion après son agression. Samedi soir, la conductrice arrive à hauteur du barrage des "gilets jaunes" du petit village de Pont-en-Beauvoisin, avec sa fille, là où, quelques heures auparavant, Chantal, une retraitée de 63 ans, avait trouvé la mort après qu'une autre conductrice ait paniqué.
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"Insultée de connasse". "Je suis arrivée à hauteur du barrage et ils [les gilets jaunes, ndlr] se sont tous mis en travers", témoigne Nathalie au micro d'Europe 1. "J'ai donc freiné et du coup, je me suis décalé sur le passage piéton. A ce moment-là, une femme s'est mise devant ma voiture pour que je m'arrête. Et un "gilet jaune", un homme alcoolisé, est arrivé et a commencé a tapé sur le capot de ma voiture, à m'insulter de connasse, et il a levé la main sur moi", raconte-t-elle.
Ce n'est plus du tout les 'gilets jaunes' qui sont là pour faire du bien, mais pour emmerder le monde !
"Un autre homme m'a pris en photo, et a pris ma plaque d'immatriculation pour les mettre sur les réseaux sociaux, et dire que j'agressais les 'gilets jaunes'", avance-t-elle. "Ma fille est dans un état catastrophique".
"Il y a déjà eu un mort aujourd'hui, ce n'est plus du tout les 'gilets jaunes' qui sont là pour faire du bien, mais pour emmerder le monde !", lance-t-elle. "A la base, j'avais de la sympathie pour le mouvement, mais maintenant plus du tout".
"Je comprends l'accident". L'incident dont a été victime Nathalie et sa fille s'est déroulé sur le même barrage où a été recensé le seul décès dans les rangs des "gilets jaunes" lors de la journée de manifestation. Ce qui n'étonne pas Nathalie : "Je comprends l'accident parce qu'on a tapé sur ma voiture. Ce sont les mêmes 'gilets jaunes' que ce matin [lors de l'accident qui a entraîné la mort de la jeune retraitée, ndlr]. Ils ont fait exactement ce qu'ils ont dû faire à la dame : se mettre en plein milieu du passage piéton pour ne pas qu'on passe", analyse-t-elle.
"Je comprends tout à fait que l'on puisse paniquer, surtout qu'elle [la conductrice qui a renversé la 'gilet jaune', ndlr] avait une enfant en bas âge. La mienne a 15 ans et elle panique déjà", conclut-elle.