Plus d'un an après l'agression de Viry-Châtillon, qui avait occasionné un large mouvement de grogne policière à l'automne 2016, la question des violences envers les forces de l'ordre est à nouveau au cœur des préoccupations du ministère de l'Intérieur. Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, deux policiers ont été violemment pris à partie et roués de coups à Champigny-sur-Marne, en marge d'une soirée non autorisée. Pour répondre aux syndicats des forces de l'ordre, qui réclament la fin de l"impunité" pour les agresseurs, Gérard Collomb a promis de recevoir leurs représentants la semaine prochaine. En parallèle, l'enquête progresse.
Des appels de témoins. Ce sont même deux enquêtes qui sont menées de front par le parquet de Créteil : l'une contre les organisateurs de la soirée, pour "mise en danger de la vie d'autrui", l'autre contre les agresseurs des policiers. Sur ce deuxième volet, aucun suspect n'a pour l'instant été interpellé. Mais les vidéos de l'agression, particulièrement violentes, ont délié les langues : les enquêteurs reçoivent des appels de témoins qui se manifestent spontanément pour fournir des informations.
Les vidéos décortiquées. Une masse considérable de détails et de versions qu'il faut ensuite vérifier et recouper. D'importants moyens sont pour cela mobilisés : outre les enquêteurs de la sûreté du Val-de-Marne, l'Office central contre la cybercriminalité a également été saisi, ainsi que l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRGCN), selon les informations d'Europe1. Ses experts doivent décortiquer et retravailler les vidéos pour tenter d'isoler des visages d'agresseurs ou de relever des éléments reconnaissables sur leurs vêtements.
Un hangar sous-loué. La priorité consiste en effet à identifier les auteurs des faits, mais l'enquête sur l'organisation de la soirée qui a dégénéré n'est pas délaissée pour autant. D'après les premiers éléments, le hangar aurait été sous-loué à des organisateurs non-déclarés et pour l'heure introuvables. Le bâtiment, lui, n'était pas habilité à recevoir du public. La mairie de Champigny avait adressé une mise en demeure dès l'été dernier.
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