Cela fait maintenant une décennie que cet agriculteur de Seine-et-Marne a installé une unité de méthanisation dans son exploitation. Auprès d'Europe 1, il avoue ne pas regretter une seule seconde son choix. Il faut dire que l'utilisation d'énergies renouvelables en agricultures a le vent en poupe. Au point que la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) et le syndicat des énergies renouvelables ont signé vendredi au salon de l'agriculture un "protocole d'accord" pour favoriser leur utilisation dans les différentes exploitations.
Parmi ces solutions, l'agro-photovoltaïsme ou la méthanisation font partie des solutions privilégiées. Dans la ferme de l'agriculteur rencontré par Europe 1, le processus commence dans l'étable, au pied des 150 vaches, de la paille et surtout du fumier. "Ce fumier, plutôt que de rester en bout de champ pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois et de générer des gaz à effet de serre, il peut être récupéré et intégré directement dans le méthaniseur", explique-t-il.
Plus de 500 unités de méthanisations installées en dix ans
Une fois ramassés, les excréments ainsi que tous les autres biodéchets de la ferme sont stockés dans les deux grandes cuves vertes du méthaniseur. "On va donc incorporer de la matière organique dans cette cuve, chauffer le tout autour de 38-40 degrés. Le procédé génère du biogaz", développe l'exploitant. Avec sa production, la ferme alimente six communes mais ce biogaz peut aussi être utilisé directement au sein de l'exploitation.
"On pourrait très bien utiliser ce gaz en tant que carburant pour nos véhicules pour faire fonctionner une chaudière et alimenter des besoins en chaleur", note l'agriculteur. Le pari est gagnant, particulièrement en cas d'imprévus. "C'est une activité qui rapporte des revenus significatifs pour l'exploitation et qui nous a permis de passer les quelques années de crise qu'on a pu connaître". En France, plus de 500 unités de méthanisation agricoles ont vu le jour ces dix dernières années.