L'association de défense des animaux L214 a porté plainte mercredi contre la société Sofa qu'elle accuse d'avoir vendu à Deûlémont (Nord) des moutons vivants à des particuliers pour être "abattus clandestinement" en vue de la célébration de l'Aïd el-Kébir, a-t-elle annoncé dans un communiqué.
L'entreprise est accusée d'avoir "vendu et remis des moutons vivants aux particuliers"
L214 a porté plainte auprès du procureur de Dunkerque contre la société ovine Flandres Artois (Sofa) pour "mauvais traitements à animaux commis par un professionnel" et pour "complicité d'abattage d'animaux hors d'un établissement agrée", a indiqué l'association à l'AFP. Le parquet de Dunkerque a confirmé avoir reçu cette plainte.
L214 accuse l'entreprise Sofa, spécialisée dans le commerce d'animaux, d'avoir "vendu et remis des moutons vivants aux particuliers" alors que "les moutons achetés par des particuliers doivent être envoyés dans un abattoir agréé pour y être tués le jour de l'Aïd".
"Ce n'est pas interdit de vendre des moutons, les 250 éleveurs du Nord vendent des moutons pour les mettre dans les jardins, les pâtures etc.", s'est défendu auprès de l'AFP Christophe Ryckewaert, l'un des dirigeants de la société Sofa.
L214 dénonce des "pratiques inacceptables"
Des images que l'association dit avoir tournées la veille de l'Aïd el-Kébir, en juillet, dans les locaux de la société Sofa, et diffusées sur Youtube, montrent des moutons vivants entravés, transportés dans des brouettes et chargés dans des coffres de voitures.
L214, qui dénonce des "pratiques inacceptables", affirme également qu'"aucune action n'a été entreprise pour faire cesser des infractions patentes à la réglementation" malgré "l'alerte lancée aux services vétérinaires du Nord" par l'association.
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Sollicitée par l'AFP, la préfecture du Nord a rappelé jeudi qu'à l'occasion de l'Aïd-el-Kébir, fête du sacrifice dans l'Islam, "l'abattage des animaux est interdit en dehors d'un abattoir agréé", tandis qu'"un arrêté préfectoral interdit le transport d'ovins et caprins, en dehors des éleveurs et sauf exceptions".
"Suite aux contrôles menés sur plusieurs cibles pré identifiées par la Direction départementale de la protection de la population, au moins cinq procédures pénales sont prévues à ce jour", a-t-elle indiqué. "En tout état de cause, les signalements étayés sont exploités par l'État, y compris pour les années suivantes", a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, le jour de l'Aïd, un contrôle dans un des abattoirs agréés "a donné lieu à une procédure administrative pour méconnaissance des règles d'abattage rituel, et une procédure pénale".