"Si vous n'arrivez pas à rembourser [les charges], que cela menace votre entreprise de faillite, alors on annulera !" Vendredi matin, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, répondait sur Europe 1 aux questions d'un restaurateur particulièrement pessimiste sur sa capacité à payer ses charges. Il a assuré que le gouvernement viendrait en aide aux secteurs de la restauration et du tourisme en cette période de coronavirus, en annulant purement et simplement les charges de certains commerçants.
Cependant, pour Laurent Trochain, chef étoilé dans les Yvelines à l’initiative du mouvement "RestoEnsemble", cette déclaration ne constitue pas un engagement à proprement parler. Apostrophant Bruno Le Maire et la secrétaire d'Etat, Agnès Pannier-Runacher, il a mainte fois appelé à arrêter de "faire des effets d'annonces".
"Au cas par cas"
"Arrêtez de faire croire à tout le monde de la restauration [...] que l'on va être sauvé par des effets d’annonce." Laurent Trochain rapporte l'incertitude et l'angoisse des restaurateurs qui craignent pour la survie de leurs établissements, fermés depuis le début du confinement. Les promesses du gouvernement ne semblent pas de nature à le rassurer. Présentant l'exemple de la multitude de cas existants au sein de son collectif, le chef dénonce un raisonnement "au cas par cas". "On nous a dit 'tout le monde pourra bénéficier du PGE [Prêt garanti par l'Etat], ce n'est pas vrai aujourd'hui."
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Devant la difficulté des restaurants à obtenir un prêt auprès des banques, Laurent Trochain appelle le gouvernement à "faire pression auprès des assureurs" pour que ces derniers prennent leur part dans l'effort national. Il appelle également l'Etat à s'engager au plus vite à "payer pour que tout le monde puisse sortir de cette crise".