Les aides sociales doivent donner aux Français "les moyens de leur émancipation" et il n'est "pas question de faire des économies sur les plus vulnérables", a affirmé mercredi la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn.
"S'intéresser aux personnes, pas au budget". "Personne ne m'a demandé de trouver sept milliards d'euros", a-t-elle affirmé sur RTL, démentant les informations du Canard Enchaîné sur un objectif de réduction des dépenses sociales assigné par l'Élysée et Matignon. "La stratégie du gouvernement, c'est de s'intéresser aux personnes, pas au budget", a assuré la ministre.
Donner des "moyens d'émancipation". "Nous avons affaire à des chômeurs en fin de droits, à des jeunes qui n'ont jamais trouvé un emploi et n'ont pas été formés", ou encore à des mères célibataires qui "se lèvent à quatre heures du matin pour faire des ménages dans les entreprises", a-t-elle souligné. "Je pense d'abord aux personnes. Je veux faire en sorte qu'elles s'en sortent et ce sera mon seul objectif, de trouver les moyens de leur émancipation (...) pour éviter ce déterminisme social spécifique à la France", a-t-elle ajouté.
Des économies sur la fraude ? Buzyn "suit". Interrogée sur les propos du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, qui avait estimé la semaine dernière qu'il y avait "trop" d'aides sociales, Agnès Buzyn a estimé "normal que le ministre du Budget parle avec un prisme économique". "Si l'objectif est de faire des économies sur la fraude, je suivrai et je serai implacable", a-t-elle indiqué.
Des aides passées au crible de "l'efficacité". Plus largement, "la question qui se pose est 'comment on simplifie le système'", a-t-elle expliqué, qualifiant la situation actuelle de "maquis" à la fois "injuste et illisible". "Nous recherchons ce qui fonctionne, nous arrêtons de financer ce qui ne fonctionne pas" et "la totalité des prestations" sera passée au crible de "l'exigence d'efficacité" du gouvernement, a-t-elle dit.