Un gouvernement dépassé ? Jeudi soir, des centaines de personnes ont scandé des "Allah Akbar" place de la République, quelques heures après les obsèques de Dominique Bernard à Arras. Alors que Gérald Darmanin avait demandé l'interdiction de cette manifestation pro-palestinienne, elle a finalement été autorisée in extremis par le tribunal administratif de Paris. Un désaveu pour le ministre de l'Intérieur, même s'il s'en défend.
"Je suis un républicain, j'applique les décisions de justice"
C'est la première fois sur 65 interdictions de manifestations que la préfecture est désavouée par le tribunal administratif. Pour Gérald Darmanin, la proximité de ces rassemblements avec l'attaque terroriste du Hamas le 7 octobre dernier pouvait laisser penser que des troubles à l'ordre public allaient se produire. Jeudi soir, sur BFM, le locataire de la place Beauvau s'est néanmoins effacé derrière la décision de justice. "Je suis un républicain, j'applique des décisions de justice", admettait dans un premier temps le ministre de l'Intérieur.
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Par la suite, Gérald Darmanin explique les interdictions de manifester par une crainte que cela se passe mal. "Regardez Berlin, 70 policiers blessés. Regardez Washington, regardez Londres", interpellait le locataire de la place Beauvau. "Maintenant, moi je suis un démocrate et un républicain, je prends mes responsabilités de ministre. Un pouvoir arrête un autre pouvoir. Les gens saisissent le tribunal, ils me donnent raison, ils ne me donnent pas raison. Ils m'ont donné raison 64 fois et ne m'ont pas donné raison la 65e fois. Les gens peuvent manifester donc, j'espère de tout cœur que cette manifestation sera pour la Palestine et ne sera pas pour une haine pour les juifs", souhaitait le ministre de l'Intérieur.
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Ce vendredi matin, l'Intérieur n'a pas fait de commentaire sur les "Allah Akbar" scandés par les manifestants, lesquels ont choqué une partie de la classe politique et de l'opinion. Pas de commentaire non plus à ce stade sur les décisions à venir concernant les prochaines manifestations pro-Palestine, signe que la décision de justice prise mercredi soir fait cogiter Gérald Darmanin et ses conseillers place Beauvau.