Pexels / Pixabay 2:09
  • Copié
Thibaud Le Meneec , modifié à
Il y a quelques années, Anne a recontacté son grand amour de jeunesse, avec qui l'alchimie est très vite revenue, au point de bouleverser leurs vies. Elle raconte son expérience au micro d'Olivier Delacroix sur Europe 1.
VOS EXPÉRIENCES DE VIE

Anne ne pensait pas que recontacter un vieil amour, il y a six ans, serait une décision aussi importante : instantanément, à 58 ans, elle a retrouvé avec lui tout ce qui l'avait séduite à l'âge de 23 ans, quand elle avait fait sa connaissance avant le service militaire. "C'était magique", dit-elle au sujet de cette passion ravivée plusieurs décennies plus tard, par le seul grand amour de sa vie. Pourtant, la suite s'est révélée plus compliquée, comme elle l'explique au micro Europe 1 d'Olivier Delacroix, lundi.

"Le service militaire, il était obligé de le faire. Le seul souci, c'est qu'il était anti-militariste au départ et qu'au bout de 15 jours, il était devenu militariste. Mon père était militariste mais moi j'étais anti-militariste donc, évidemment, ça ne pouvait pas coller ! Je l'ai quitté tout en me disant que je faisais peut-être une connerie.

[Les années suivantes] je pensais souvent à lui, je disais à des amis que c'était un garçon qui m'avait marquée, qui respirait la sécurité et auprès de qui j'étais bien. J'étais jeune et je me suis dit que la vie était peut-être faite pour autre chose… Je voulais vivre quelque chose d'autre que cette espèce d'enlisement. 'Les morts pour la France', je respecte tout à fait, mais dans la bouche de quelqu'un de 22 ans, ça me choquait."

Il y a six ans, Anne a décidé de reprendre contact avec des gens qu'elle avait connu dans sa vie, dont cet ex-conjoint.

"Je l'ai contacté par mail, en lui demandant ce qu'il devenait, s'il se rappelait de moi, etc.. La réponse a été limpide : 'Comme c'est inattendu, moi je suis marié, j'ai cinq enfants et je me rappelle de toi'. C'est lui qui a décidé [de se revoir]. Il m'a dit : 'Je suis dans les parages à telle date'. Quinze jours après, il s'est pointé, je suis allé le chercher à la gare. On a commencé à papoter comme deux vieux camarades de guerre et on s'est retrouvés chez moi et dans mon lit. On a retrouvé tous les gestes perdus, 32 ans après. C'était magique.

 

>> De 14h à 15h, c’est Hondelatte raconte sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission de Christophe Hondelatte ici

 

C'est comme si on ne s'était jamais quittés. C'était assez désorientant parce qu'il avait installé sa vie, moi j'avais la mienne de mon côté. L'évidence, c'est que je n'ai jamais voulu me marier, j'ai toujours voulu faire le bonheur de plusieurs que le malheur d'un seul. Et voilà qu'il revient, et que tout vole en éclats… J'ai 58 ans, et je me retrouve comme à 20 ans."

Cet homme a ensuite commencé à dire à Anne qu'il allait quitter sa femme pour elle.

"Ça, il ne l'a pas dit tout de suite. Quand je l'ai contacté, je ne m'attendais pas du tout à ce que nos sentiments soient réactivés. Je lui ai dit : 'Ecoute, je n'ai pas envie d'histoire avec un homme marié, ce n'est pas mes habitudes'. Il m'a répondu : 'Es-tu libre de telle date à telle date ? Je pars en Égypte, veux-tu venir avec moi ?'. Malgré mes principes, quand on me propose un voyage, j'y vais !

Pendant neuf mois, il n'y a pas eu d'ombre au tableau. Au bout de neuf mois, sa femme a dit : 'J'ai des besoins, tu comprends, tu es mon mari'. Je lui ai dit de régler ses problèmes avec sa femme et qu'on verrait après. Il a voulu me retrouver, mais d'un seul coup, il m'a dit que c'était fini. Ensuite, pendant deux mois, il a voulu vivre entre les deux. C'était impossible à vivre. Il nous aimait toutes les deux et nous disait qu'il nous pouvait pas choisir. Il y avait une insécurité qui était sous-jacente.

Je pense que c'est le seul que j'ai vraiment aimé, c'est vrai. Après, la séparation a été horrible. Il m'a fait traverser la France pour ensuite me dire qu'il ne savait pas pourquoi il m'avait fait venir. C'étaient des trucs affreux. J'ai souvent été demandée en mariage dans ma vie, j'étais plutôt canon à l'époque, mais j'ai toujours refusé. Je pense que j'aurais dû agir différemment."