Des échauffourées entre manifestants et policiers ont éclaté samedi après-midi à Paris lors d'une marche de plusieurs centaines de militants antifascistes, rassemblés en mémoire de Clément Méric, tué il y a trois ans lors d'une rixe avec des skinheads.
Gaz lacrymogène. Les manifestants ont envoyé fumigènes et bouteilles de verre sur les forces de l'ordre, qui ont répliqué en lançant du gaz lacrymogène et ont chargé sur le quai de Valmy, le long du Canal Saint-Martin, dans le nord-est de la capitale. Une voiture de la mairie de Paris a été vandalisée et retournée, des scooters ont été dégradés. Plusieurs départs d'incendie étaient également visibles sur les images diffusées par les participants sur les réseaux sociaux.
Certains manifestants ont jeté des rétroviseurs sur les policiers, d'autres avaient ouvert des parapluies. Des membres des forces de l'ordre bloquaient une passerelle pour empêcher des manifestants qui cherchaient à passer sur l'autre quai. Des renforts de CRS sont arrivés un peu avant 16h. Quatre personnes ont été interpellées en fin d'après-midi, selon un communiqué de la préfecture de police, précisant que "des contrôles d'identité sont toujours en cours".
La nasse se réduit, les affaires sont mises au feu, les soutiens sont de l'autre coté du canal #Méricpic.twitter.com/544n7rNWcT
— Vincent Boudghene (@VBoudghene) 4 juin 2016
"On n'oublie pas". Le cortège qui a démarré de la place Stalingrad peu après 14h aux cris de "on n'oublie pas, on n'oublie pas", "tous les flics sont des bâtards", "tout le monde déteste la police", "pas de fachos dans le quartier, pas de quartier pour les fachos", rassemblait de nombreux jeunes, dont certains portant capuche sur la tête et lunettes de protection, et agitant des drapeaux rouges. Une pancarte proclamait "Clément tu chanteras toujours plus fort qu'eux".
La mort de Clément Méric, 18 ans, le 5 juin 2013 à Paris avait causé un vif émoi. A l'issue de l'enquête clôturée le 22 mars, quatre skinheads ont été mis en examen, dont deux pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, des faits passibles de la cour d'assises, et deux autres pour violences.