Les mesures gouvernementales ont du mal à passer dans la police. Mardi, le Premier ministre Édouard Philippe et son ministre de l'Intérieur Christophe Castaner se sont rendus à Evry, dans l'Essonne, pour rencontrer notamment des policiers au commissariat de la ville, au lendemain des annonces de mesures destinées à améliorer la déontologie des forces de l'ordre. Le ministre de l'Intérieur avait notamment prôné une "tolérance zéro" du racisme dans la police et annoncé l'abandon de la méthode d'interpellation controversée de la "prise par le cou, dite de l'étranglement". Au micro d'Europe 1, Juliette Alpha, gardienne de la paix de 30 ans, regrette mardi un discours "globalisant".
Si elle estime que Christophe Castaner "n'a pas lâché la police", cette fonctionnaire note en revanche que le ministre "a lâché le discours qu'il pouvait avoir en disant que la police était formidable". Or, ajoute-t-elle, "à vouloir pointer les brebis galeuses dans son discours globalisant, il englobe toute la police".
"On fait notre travail avec passion et engagement"
"Je pense que les policiers se sont sentis tous visés. C'est un peu difficile à encaisser", poursuit Juliette Alpha. "C'est un peu compliqué de voir que, quand on fait notre travail sur la voie publique avec passion et engagement au quotidien, la seule image qu'on retient c'est l'infime partie des collègues qui a pu déraper et qui a clairement fait de la m...".
REPORTAGE - Chez les policiers comme dans les quartiers, les mesures de Castaner peinent à convaincre
"C'est frustrant pour nous ! On se dit 'tout ça pour ça'", conclut Juliette Alpha. "Tout ça pour être résumé à quelques actions qui ne résument pas l'entièreté de la police..."